Lotta Schelin / Anders Henrikson/CC BY 2.0

CHRONIQUE. Cette Coupe du monde s’est achevée sur une victoire « normale » des Etats-Unis. Cette année encore, cette équipe a été une machine. Avant cette finale, je n’imaginais pas un instant qu’elles pouvaient perdre. La finale n’a pas été le meilleur match de la Coupe du monde mais ça incarne justement leur incroyable force. Même si elles n’ont pas forcément très bien joué tout au long de la compétition, les Américaines ont montré qu’elles allaient toujours de l’avant.

Elles dégagent quelque chose de spécial. A chaque compétition, de nouvelles joueuses arrivent et elles sont aussi bonnes que les précédentes. C’est dans leur culture, dans la manière dont elles travaillent, dans la façon qu’elles ont d’être sûres d’elles. En décembre dernier, leur attaquante Carli Lloyd m’avait dit qu’elles avaient une super équipe mais qu’elle ne savait pas si les jeunes joueuses allaient être capables de prendre leurs responsabilités dans un grand tournoi. La réponse a été cinglante.

Au niveau général, j’ai été agréablement surprise par les gardiennes de but, qui n’ont quasiment pas fait d’erreurs importantes, à l’exception de la gardienne thaïlandaise qui a souffert lors du 13 à 0 infligé par les Américaines.

Il y a une élévation de la qualité à ce poste. Celles qui se sont mises en avant sont la Néerlandaise Sari van Veenendaal (élue meilleure gardienne du tournoi), la Française Sarah Bouhaddi que je connais bien, la gardienne suédoise Hedvig Lindahl, impressionnante notamment face au Canada en 8e de finale et même Christiane Endler, qui a montré que l’on pouvait briller au sein d’une équipe comme le Chili éliminé au premier tour.

Une homogénéisation grandissante

Nous avons assisté à beaucoup de bons matchs, avec un rythme intéressant et agrémentés de beaux gestes devant le but. Si je devais mettre en avant trois rencontres, ça serait celles-là. D’abord, la demi-finale Angleterre - Etats-Unis, où ces deux superbes équipes ne se sont pas neutralisées malgré l’enjeu. Il y a eu un scénario à rebondissement emprunt de dramaturgie avec le penalty manqué par exemple.

Ensuite, j’ai beaucoup aimé la folle intensité du 8e de finale entre la Norvège et l’Australie, achevé aux tirs au but. Les deux adversaires se sont rendus coup pour coup après une débauche d’énergie admirable. Enfin, le troisième est un clin d’œil personnel, à savoir la première victoire en 24 ans de mon pays, la Suède, lors d’une grande compétition face à l’Allemagne. Ce quart de finale n’était peut-être pas le plus beau match mais il représente quelque chose de spécial pour nous Suédois.

D’un point de vue individuel, si je devais sortir du lot trois joueuses, je commencerais bien sûr par la championne du monde, Megan Rapinoe. C’est une amie, un vrai caractère, qui adore tellement le sport et qui se bat en dehors du terrain pour ses convictions. Elle répond toujours présent dans les moments importants et que dire de son pied droit, à part qu’il est crucial pour son équipe.

L’Anglaise, Ellen White, m’a aussi impressionnée. C’est une super buteuse qui sait admirablement bien se déplacer. Elle ne va pas très vite mais fait les bons appels au bon moment. L’un de mes coups de cœur est espagnol et s’appelle Jennifer Hermoso, buteuse contre les Etats-Unis en 8e. C’est une belle joueuse, élégante et très technique. Elle a presque toutes les qualités. Au sein de chaque équipe, j’ai vu de très grandes joueuses, ce qui démontre l’homogénéisation grandissante du football au féminin.