Des pillules de Doliprane, à l’usine Sanofi-Aventis de Lisieux, le 28 octobre 2009. / MYCHELE DANIAU / AFP

Paracétamol : attention, surdosage = danger. En raison du risque de toxicité pour le foie, cet avertissement écrit en rouge devra figurer sur les boîtes contenant ce médicament, celui qui est le plus couramment prescrit et utilisé contre la fièvre et la douleur. L’Agence du médicament (ANSM) a annoncé mardi 9 juillet que cette mesure allait concerner plus de deux cents médicaments à base de paracétamol commercialisés en France, comme Doliprane et Dafalgan.

Les laboratoires concernés ont neuf mois pour modifier les boîtes de médicaments contenant du paracétamol afin d’y faire figurer les messages d’alertes demandés par l’ANSM. Sur les boîtes contenant uniquement du paracétamol, la mention complète encadrée de rouge sur la face avant sera « surdosage = danger » et « Dépasser la dose peut détruire le foie ».

« Première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse »

Le message sera assorti d’informations visant à réduire le risque de surdosage et donc d’atteinte hépatique, sur la face arrière de la boîte, comme la dose maximale par prise et par jour, le délai à respecter entre deux prises, la nécessité d’exclure la prise d’un autre médicament contenant du paracétamol. Pour les médicaments contenant du paracétamol associé à une autre substance active, l’ANSM demande aux laboratoires d’apposer, également sur la face avant, la mention suivante : « surdosage = danger » et « Ne pas prendre un autre médicament contenant du paracétamol ».

L’ANSM rappelle les recommandations de bon usage, à savoir notamment prendre « la dose la plus faible, le moins longtemps possible », respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée et vérifier s’il y a du paracétamol dans les autres médicaments utilisés pour des douleurs, de la fièvre, des allergies, des symptômes de rhume ou un état grippal.

Pour certaines personnes qui pèseraient moins de 50 kg, qui souffriraient d’une maladie du foie, d’une maladie grave du rein, ou d’alcoolisme chronique, l’avis du médecin est recommandé avant de prendre du paracétamol. « Utilisé à bon escient, le paracétamol est un médicament sûr et efficace », assure l’Agence du médicament. Mais sa « mauvaise utilisation (…) est la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France ».