Le 2 juillet, Conforama a annoncé un vaste plan de restrucuration prévoyant la suppression de 1 900 emplois en France. / ERIC PIERMONT / AFP

Une semaine après l’annonce d’un vaste plan social, le conseil d’administration (CA) de Conforama a révoqué mardi 9 juillet le directeur général du groupe, Frank Deshayes. Une décision qui a « décuplé » les inquiétudes des syndicats, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de représentants de Force ouvrière (FO) et de la Confédéraion générale du travail (CGT).

« On ne sait pas les raisons » de cette révocation, a précisé Mouloud Hammour de FO, secrétaire du comité central d’entreprise (CCE), confirmant une information du Parisien. Les représentants du personnel au conseil n’ont pas eu le temps d’y siéger car ils n’ont été convoqués qu’« à 11 heures » pour une réunion « à midi pour débarquer M. Deshayes », a précisé Abdelaziz Boucherit de la CGT.

Cette révocation « est un camouflet pour lui et pour nous car c’était l’un des seuls interlocuteurs encore loyaux pour les salariés. Il se démenait pour nous », a regretté M. Hammour.

« Economies à faire sur la masse salariale »

Désormais, « il n’y a plus au CA que des représentants des créanciers », juge M. Boucherit, car ce départ « ne va pas dans le sens d’une reprise de la marche de l’entreprise ». « On ne croit pas vraiment à un plan de relance. Conforama est plutôt dans une optique d’économies à faire sur la masse salariale. »

Conforama, détenu par le groupe sud-africain Steinhoff, avait annoncé le 2 juillet le lancement d’un plan de restructuration prévoyant la suppression de 1 900 postes (sur 9 000 environ actuellement), ainsi que la fermeture de 32 magasins de l’enseigne Conforama et celle de 10 magasins Maison Dépôt. Ce projet doit être détaillé jeudi au CCE du groupe d’ameublement et d’électroménager.

Interrogée par l’AFP, la direction a seulement souligné qu’« il n’y a qu’un seul plan », celui « annoncé le 2 juillet », pour permettre que « l’entreprise ne perde plus d’argent à horizon deux ans ». Par ailleurs, les syndicats ont été reçus mardi par le délégué interministériel aux restructurations, a-t-on appris auprès du ministère de l’économie.

« Toutes les organisations syndicales représentatives ont été reçues » mardi à Bercy, après la direction lundi, a déclaré M. Hammour. « On leur a exprimé notre colère et on leur a demandé d’avoir un regard très attentif sur la mise en place du plan social et des mesures d’accompagnement », a-t-il ajouté. Cette réunion « ne nous a pas rassurés sur le rôle de l’Etat », qui dit « n’avoir aucun levier pour faire pression sur des entreprises privées », a ajouté M. Boucherit.