Le 6 juin, des femmes ont manifesté à Paris pour dénoncer l’ampleur des féminicides en France. / MARTIN BUREAU / AFP

Cent vingt et une femmes ont été tuées en 2018 par leur conjoint ou ex-compagnon, soit une tous les trois jours, selon des données communiquées mercredi 10 juillet par la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur. Ce nombre, qui comprend les couples officiels (époux, concubins, etc.) ou non (amants, relations épisodiques…), est en légère baisse par rapport aux 130 féminicides recensés en 2017.

Sur la même période, 28 hommes ont été tués par leur épouse ou ex-compagne, contre 21 en 2017. Parmi eux, 15 « avaient commis des violences antérieures » sur leur partenaire, selon l’« Etude nationale relative aux morts violentes au sein du couple » réalisée par la délégation aux victimes.

Sur les 121 féminicides dénombrés, 26 sont qualifiés en assassinat (c’est-à-dire avec préméditation), 85 en meurtres et seulement 10 en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

76 féminicides depuis début 2019

L’étude précise aussi les circonstances du passage à l’acte, à savoir que « l’auteur des faits est le plus souvent un homme (79,2 % des cas), ayant fait usage d’une arme (67,8 % des cas) ». Le plus souvent, le meurtre est commis au sein d’un domicile, qu’il soit celui du couple ou de l’un des deux membres (83,2 % des cas).

« Les résultats de cette étude démontrent que les efforts des pouvoirs publics pour combattre ces violences intrafamiliales inacceptables doivent se maintenir et s’accentuer », affirme la délégation aux victimes du ministère de l’intérieur. Elle précise qu’« à partir de septembre 2019 des formations conjointes des magistrats et des enquêteurs spécialisés sur la conduite de ces affaires seront mises en place ».

Le gouvernement a annoncé dimanche la tenue d’un « Grenelle des violences conjugales » à la rentrée pour enrayer ce fléau. Un collectif féministe a déjà recensé 76 féminicides depuis le 1er janvier dernier, ce qui accrédite l’hypothèse d’une tendance repartant nettement à la hausse ces derniers mois.

Lire l’éditorial du « Monde » : Les féminicides, un combat de société