Une orque est chargée dans une remorque transformée en aquarium sur le site où les animaux marins étaient tenus en captivité dans la baie de Sredniya, Russie, le 11 juillet 2019. / STR / AFP

Après des mois de captivité dans des conditions indignes, trois orques capturées en Russie vont enfin retrouver la liberté et le grand large. Les circonstances de leur enfermement avait fait scandale en février après la diffusion de photographies montrant onze orques et quatre-vingt-treize bélougas entassés dans des bassins exigus situés aux environs de la ville de Nakhodka, dans la région de l’Extrême-Orient russe. Les animaux devaient être vendus à l’étranger, notamment à des parcs aquatiques chinois. Après la libération d’un premier groupe de cétacés – deux orques et six bélougas –, intervenue fin juin, trois autres mammifères ont été sortis de leur bassin jeudi 11 juillet.

Les animaux marins ont été chargés sur des camions transformés en aquariums roulants pour être transportés en direction de la mer d’Okhotsk, dans l’océan Pacifique, où leurs congénères ont déjà été relâchés après avoir parcouru près de 1 000 kilomètres. La décision de remettre à l’eau les cétacés découverts à Nakhodka a été prise après plusieurs mois de tractations et annoncée en juin lors d’une cession de questions-réponses télévisée orchestrée par le président russe, Vladimir Poutine. Selon le vice-premier ministre russe, Alexeï Gordeïev, la libération de tous les animaux devrait prendre environ quatre mois.

Des orques encore en captivité dans un bassin de la baie de Sredniya, Russie, le 11 juillet 2019. / STR / AFP

Failles juridiques

Selon un journaliste de l’Agence France-Presse, des plongeurs sont intervenus jeudi dans les piscines où les cétacés sont maintenus en captivité et ont utilisé des filets pour hisser les trois orques à bord des véhicules. Des cris venant d’autres cétacés détenus dans des bassins voisins étaient audibles. Selon des scientifiques, le groupe d’orques aurait dû être libéré en une seule fois, car les animaux ont noué des relations lors de leur détention. Mais l’Institut russe d’océanographie, qui supervise les lâchages, a estimé cette possibilité trop onéreuse.

La presse n’était pas autorisée à entrer dans l’installation au moment de l’opération. Lors de la première libération, des experts avaient déjà dénoncé l’absence d’une surveillance indépendante. Une pétition sur le site Change.org réclamant que ces animaux soient relâchés a recueilli plus de 1,5 million de signatures, dont des célébrités comme l’acteur américain Leonardo DiCaprio. La Russie est le seul pays au monde autorisant la capture et la vente d’orques et de bélougas à des aquariums, une pratique controversée rendue possible grâce à des failles juridiques que les autorités ont promis de corriger.