A La Nouvelle Orléans (Louisiane), le 11 juillet. / JONATHAN BACHMAN / REUTERS

Une partie de la côte de Louisiane a été placée jeudi 11 juillet en pré-alerte ouragan face à l’avancée de la tempête tropicale Barry. Cette dernière devrait déverser des pluies diluviennes en particulier sur La Nouvelle-Orléans, très exposée aux inondations.

La tempête se trouvait à 16 heures locales à 145 kilomètres au sud-est de l’embouchure du Mississippi, progressant relativement lentement. Par conséquent, la grande quantité de précipitations qu’elle charrie devrait tomber sur une zone limitée.

Les services météorologiques de la ville située en dessous du niveau de la mer ont encore prévenu d’une « menace d’importantes inondations » due à « de fortes pluies (qui) pourraient entraîner des crues soudaines et des crues des principaux cours d’eau potentiellement mortelles ». Les autorités ont rappelé que les inondations étaient responsables de 75 % des décès lors d’un ouragan.

Premier ouragan de la saison

Barry pourrait devenir un ouragan tard dans la soirée de vendredi ou samedi tôt juste avant que son centre n’atteigne les côtes. Le Centre national des ouragans a émis jeudi soir une pré-alerte, ce qui intervient environ 36 heures avant que les zones concernées commencent à ressentir les vents dignes de ce type de phénomène météorologique.

« Nous prévoyons un ouragan de catégorie 1 lorsqu’il touchera terre, ce qui se produira pensons-nous samedi matin », a déclaré John Bel Edwards, gouverneur de Louisiane. « Il va s’agir d’un épisode de pluie extrême », a-t-il averti.

Pour le président des Etats-Unis, Donald Trump, il est « impératif » de suivre les directives des autorités fédérales et locales. « Nous travaillons étroitement avec eux. S’il vous plaît, soyez préparés, soyez prudents, et soyez en sécurité », a-t-il tweeté jeudi soir à l’adresse des habitants.

Si les prévisions se concrétisent, Barry sera le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique, qui va de juin à novembre. La catégorie 1 – sur l’échelle Saffir-Simpson qui en compte 5 – affiche des vents d’au moins 119 km/h. A 16 heures, ce qui n’était encore qu’une tempête tropicale soufflait à 65 km/h.

Vue satellitaire de la tempête tropicale Barry, le 11 juillet. / NASA / REUTERS

M. Edwards, qui a placé mercredi la Louisiane en état d’urgence pour pouvoir mobiliser davantage de moyens, a autorisé jeudi la mobilisation d’un maximum de 3 000 membres de la Garde nationale.

Ordres d’évacuation obligatoire

La Nouvelle-Orléans porte encore les stigmates du puissant ouragan Katrina de catégorie 5 qui s’était abattu sur la ville fin août 2005. Les digues avaient cédé sous le poids de l’eau, inondant 80 % de la cité et causant un millier de morts, sur un total de plus de 1 800 durant la catastrophe.

Le Corps du génie de l’armée de terre a précisé que les digues du sud de la ville suscitaient quelques inquiétudes mais semblaient présenter de faibles risques pour la cité elle-même, d’après la chaîne CBS. Un responsable local avait affirmé mercredi que les 118 pompes disséminées à travers la ville étaient opérationnelles en « capacité optimale ».

Le Mississippi s’est rapproché de son seuil de crue (5,18 mètres) : à 17 heures locales, il s’écoulait à 4,93 mètres à La Nouvelle-Orléans. Les digues protégeant la ville sont prévues pour une crue de 6,10 mètres. Les météorologues s’attendaient à ce que ce niveau soit atteint samedi matin mais ils ont revu leurs anticipations à la baisse, le fleuve devrait culminer à 5,79 mètres.

La célèbre ville et une large zone autour de l’agglomération ont été placées en état d’urgence aux inondations soudaines jusqu’à dimanche matin. Jusqu’à cinquante centimètres de pluie sont attendus par endroits. De premiers ordres d’évacuation obligatoire ont été lancés jeudi en milieu de journée dans plusieurs comtés. Les habitants de La Nouvelle-Orléans sont invités à rester confinés.

Sacs de sable sur les pas-de-porte

A La Nouvelle Orléans (Louisiane), le 10 juillet. / HANDOUT / Ryan Pasternak

Des précipitations de quinze à vingt centimètres sont déjà tombées sur l’agglomération, ce qui a provoqué des inondations. Certaines routes étaient ainsi sous les eaux depuis mercredi, de nombreuses personnes se déplaçant les jambes immergées jusqu’à mi-mollet.

Des sacs de sable protégeaient des pas-de-porte. Des équipes de l’Etat ainsi que des habitants ramassaient par endroits débris et déchets emportés par le courant, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.

Les autorités avaient lancé dès mercredi un appel aux habitants pour qu’ils nettoient dans un geste civique les dispositifs d’écoulement des eaux éventuellement bloqués, soulignant que sinon l’eau pourrait envahir leurs véhicules ou leurs foyers.

L’aéroport international de La Nouvelle-Orléans a prévu de fonctionner jusqu’à ce que les conditions « deviennent dangereuses ou que les infrastructures soient endommagées ».

Quelque 191 plateformes pétrolières – sur les 669 ayant du personnel à bord – avaient été évacuées dans la journée dans le Golfe du Mexique, ce qui représente 28,55 % de la production de cette région, selon le Bureau de la sécurité et de la protection de l’environnement.

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