François de Rugy à l’Elysée, le 23 mai 2019. / POOL New / REUTERS

« Je n’ai absolument pas de raison de démissionner », a affirmé, vendredi 12 juillet, le ministre de la transition écologique, François de Rugy, au centre d’une tempête politique après une série de révélations relatives à son train de vie.

« Je l’ai dit au premier ministre qui ne me l’a absolument pas demandé », a ajouté sur BFM-TV - RMC M. de Rugy, reçu jeudi à Matignon, en précisant avoir reçu mercredi le « soutien » du président, Emmanuel Macron.

« Forcément, on peut penser à, en fait, tout abandonner » quand « on est attaqué matin, midi et soir », a-t-il ajouté. Mais « je ne le ferai pas, car je suis très en colère quand je lis un article qui prétend que j’occupe un logement social », s’est-il défendu, au bord des larmes. « Jamais de toute ma vie je n’ai demandé un logement social », a-t-il fait valoir, en se disant « victime d’une tricherie » de la part de son agence immobilière ou de son propriétaire.

« Le champagne me donne mal à la tête »

Il s’est également défendu sur BFM-TV au sujet des fastueux dîners organisés à l’Assemblée nationale quand il en était le président :

« [Le homard], je n’aime pas ça (…). Et on fait croire que c’est moi qui fais servir ça. Je déteste les huîtres, je déteste le caviar. (…) Le champagne, ça me donne mal à la tête, donc, je n’en prends pas. »

François de Rugy a toutefois admis qu’il aurait pu « changer une tradition (…) de l’Assemblée nationale qui est de sortir les grandes tables ». Mais un « président de l’Assemblée nationale, ça fait partie de sa fonction de représentation de recevoir des gens et j’espère bien que ça continuera », a-t-il dit.

Dans la majorité, la colère gronde

Officiellement, l’exécutif fait bloc derrière le ministre de la transition écologique. Mais en coulisses, ministres et parlementaires conviennent de l’effet pour le moins négatif des photos montrant homards et grands crus dressés sous les ors de l’hôtel de Lassay, lors d’une dizaine de « dîners informels », selon M. de Rugy.

« Ça met une pelletée de terre sur la confiance » portée aux élus, déplore un ministre. « C’est agaçant, car on avait retissé quelque chose » après le grand débat, poursuit-il. Un pilier de la majorité souffle de son côté : « C’est la connerie du pouvoir à la française, c’est comme cela que ça marche, c’est stupide. » « L’hubris est un alcool fort », grince encore ce proche du chef de l’Etat.

Le député et candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux a estimé, vendredi, que ces révélations donnaient « une image terrible » des hommes politiques. « Evidemment que ça fait du mal, évidemment que ça donne une image terrible et évidemment qu’après l’année que nous venons de vivre, où on demande des efforts, il faut qu’on soit exemplaires à tous les étages », a déclaré sur France 2 l’ancien porte-parole du gouvernement.

L’ancien maire socialiste de Paris « Bertrand Delanoë en 2001 a rendu un logement de fonction du maire de Paris de l’époque et il en a fait une crèche. C’est aussi par ces symboles-là qu’on saura rapprocher et renouer le lien entre nos concitoyens et la classe politique », a suggéré M. Griveaux, investi mercredi candidat LRM aux municipales à Paris.