L’usine de fabrication du robot cuiseur Thermomix de l’allemand Vorwerk située à Cloyes-sur-le-Loir (Eure-et-Loir), le 19 mai 2017. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Les bousculades dignes d’une promotion Nutella chez Lidl pour acheter le nouveau robot Monsieur Cuisine, le jour de sa sortie le 3 juin, ont convaincu le très discret leader du secteur, Thermomix de l’allemand Vorwerk, de sortir ses armes : une visite, mardi 9 juillet, de son usine française – ouverte aux médias pour la deuxième fois de son histoire –, destinée à mettre en avant une qualité justifiant le prix de sa nouvelle version, le TM6 lancée le 8 mars, trois fois plus élevé que son très médiatique concurrent de supermarché.

« Tous les Thermomix vendus en France sont fabriqués en France », lance en préambule Bertrand Lengaigne, directeur de la marque en France, et plus précisément à Cloyes-sur-le-Loir (Eure-et-Loir), une petite ville de 2 800 habitants près de Chartres. Un site de production, propriété du groupe Thomson jusqu’en 2012, dont la surface a été triplée pour atteindre 23 000 mètres carrés.

« Entre 4 000 et 5 000 Thermomix sortent par jour de ce site qui réalise 80 % de la production mondiale, mais il peut fabriquer jusqu’à 6 200 appareils par jour », lance Dirk Hellrung, le directeur de l’usine, laissant entendre que, contrairement à Lidl où tous les clients n’ont pas été servis, eux ne connaissent pas de rupture de stock. On n’en saura pas plus sur le nombre d’appareils vendus dans 80 pays, tout comme Lidl qui ne souhaite « pas dévoiler le volume initialement prévu, ni même donner de chiffres de ventes ou stocks restants ».

A Cloyes-sur-le-Loir, le volume de production du robot Thermomix augmentera bientôt car le site va récupérer toute la fabrication mondiale hormis celle destinée à la Chine qui aura son usine dans le pays. La fermeture de la seule autre manufacture située à Wuppertal, en Allemagne, étant prévue pour fin 2019.

Qualité premium

Toute l’arrière-boutique a été mise en avant : « une société familiale allemande, Vorwerk, créée en 1883 », « un SAV de pointe », trois ateliers d’injection pouvant transformer jusqu’à 4 000 tonnes de matières plastiques, un moteur breveté et des couteaux fabriqués en Allemagne – l’évocation du pays étant en soi un gage de solidité –, un bol dont la majeure partie est fabriquée par Guy Degrenne…

Et, surtout, le recours important à la main-d’œuvre, qui installe tous les composants électroniques manuellement. « Il y a aussi de l’humain, c’est ce qui fait la qualité premium », lance M. Lengaigne. Et de l’emploi local, car 80 % des 400 salariés, viennent d’un rayon de 10 à 20 km.

Ces dernières années, la concurrence, attirée par ce nouveau marché du mixeur-cuiseur est venue prendre en tenaille ce robot utilisé par les grands chefs. De 100 %, sa part de marché est descendue à 70 %, avec l’arrivée d’acteurs comme Magimix, Moulinex, Kenwood, et, depuis avril 2015, par le roi des coups de promo, Lidl. Il souffre aussi d’une faible implantation dans les centres-villes, dû au modèle historique de vente directe. Pour y remédier, Vorwerk a commencé à y ouvrir des boutiques. Après Paris en juillet 2018, Marseille aura la sienne en septembre, avant peut-être Toulouse et Lyon.