7E ÉTAPE : BELFORT - CHÂLON-SUR-SAÔNE, 230 KM

Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. / MARCO BERTORELLO / AFP

Ah ça !, l’après-midi risque d’être plus calme. On va peut-être moins vibrer en 230 kilomètres aujourd’hui qu’en 800 mètres hier, rapport au fait que lesdits 230 kilomètres du jour se déroulent sur des routes plates et asphaltées, tout le contraire desdits 800 derniers mètres de la veille, qui sont déjà candidats au podium des plus belles émotions du Tour 2019.

Résumé - Étape 6 - Tour de France 2019
Durée : 04:46

Personne ne vous en voudra de délaisser de temps en temps le commentaire de la course en direct sur Le Monde. fr pour jeter un œil du côté de Wimbledon. L’étape la plus longue succède à la plus folle – en attendant la suite –, et la traversée gentiment vallonnée puis complètement plane de cinq départements, de Belfort à Châlon-sur-Saône, permettra de se remettre du feu d’artifice de la Planche des Belles Filles, une orgie sur deux roues que tout le monde a fini en état d’ébriété vélocipédique, ivre de fatigue, de bonheur ou de détresse.

Le réveil a sans doute été plus facile pour les uns que pour les autres ce vendredi. Prenez Giulio Ciccone, gamin de 24 ans qui ne devait pas disputer le Tour, finalement retenu grâce à ses bons résultats dans le Giro. Second de l’étape jeudi, il pensait avoir raté d’un souffle le maillot jaune avant d’apprendre qu’il l’arrachait pour six secondes, comme il l’explique ci-dessous. Tant de joie enfantine et tant d’accent italien, ça fait plaisir à voir. Ce vendredi, Ciccone va rouler avec la banane pendant 230 kilomètres, et ça lui semblera trop court.

Thibaut Pinot peut, lui aussi, avoir le sourire aux lèvres en repensant à son joli coup de la veille – il n’a cédé que deux secondes à Geraint Thomas et en a pris sept à Egan Bernal –, ainsi qu’à l’ardeur encourageante de David Gaudu (23e de l’étape), et aux encouragements ardents du manager de l’équipe, Marc Madiot, un peu en retrait par rapport à son inégalable « Allez Nono ! » de 2017, mais toujours aussi génial (voir la vidéo à partir de 0:30). Le Morgelot de 29 ans (ainsi appelle-t-on les habitans de Mélisey) poursuit son sans-faute.

Romain Bardet, lui, va devoir gober des grammes de Doliprane pour faire passer sa gueule de bois. Une nouvelle minute de perdue sur Thomas, Pinot et Bernal, après celle déjà lâchée dans les rues de Bruxelles, lors du contre-la-montre par équipes. « Je n’étais pas au niveau et j’en ai fait le dur et l’amer constat, disait-il à l’arrivée (27e). Je vais essayer de comprendre ce qui s’est passé. Je reste encore très motivé pour ce Tour, il y a encore plein de choses à faire, mais je dois essayer de comprendre pourquoi j’ai coincé comme ça. »

Le Brivadois de 29 ans (ainsi appelle-t-on les habitans de Brioude) a 230 kilomètres pour méditer là-dessus, avant que l’étape ne s’achève par un bon vieux sprint massif des familles à Châlon-sur-Saône, où André Greipel aura du mal à s’imposer s’il décide de franchir la ligne comme à la Planche des Belles Filles la veille.

Départ à 11 h 20 ; arrivée vers 17 heures.

PS. Pour égayer les six heures de course qui vous attendent, vous pouvez lire cet article (en anglais) du site Velonews, qui revient sur l’époque où les étapes les plus longues révélaient la nature légère des coureurs, qui en profitaient pour passer la journée à blaguer ou à poser pour des photos pendant que l’échappée allait au bout. L’époque est révolue. C’est sûr qu’on n’imagine pas Geraint Thomas et Thibaut Pinot se livrer à pareilles pitreries, et c’est bien dommage.

PPS. Pour égayer les six heures de course qui vous attendent, vous pouvez en outre écouter en boucle cette chanson à la gloire d’Egan Bernal, alias le « Olivier Atton de la pédale », si l’on en croit les paroles. Vous pouvez aussi ne pas l’écouter en boucle. Vous pouvez aussi ne pas l’écouter du tout, réflexion faite.

Bemancio x Juan Clavijo x Jose Cycling - Egan Bernal Spanish Rap
Durée : 04:41

Il n’y a que le Tour pour nous faire vivre des émotions pareilles. / MARCO BERTORELLO / AFP