Les obsèques de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif pendant près de onze ans et mort jeudi à Reims, ont eu lieu samedi 13 juillet au matin à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans l’intimité familiale. La cérémonie religieuse s’est déroulée en l’église Saint-Dagobert dans la matinée, suivie de l’inhumation. Tous les membres de cette famille profondément divisée sur le sort de cet ancien infirmier de 42 ans étaient présents aux funérailles.

Après une autopsie, son corps avait été restitué discrètement vendredi en fin d’après-midi dans cette ville de l’est de la France à sa veuve et tutrice, Rachel Lambert, et le permis d’inhumer avait été délivré. C’est à l’hôpital de Longwy que Vincent et Rachel Lambert, tous deux infirmiers, s’étaient rencontrés, Rachel étant originaire de cette ville proche de la frontière belge.

Le 2 juillet, le docteur Vincent Sanchez, chef de service de soins palliatifs du centre hospitalier universitaire de Reims, avait engagé un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis le 3 juillet au soir, processus rendu possible le 28 juin par la Cour de cassation. Outre l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation par sonde, le protocole incluait notamment une « sédation profonde et continue ».

Symbole du débat sur la fin de vie

Victime d’un accident de la route en 2008, Vincent Lambert est devenu bien malgré lui le symbole du débat sur la fin de vie en France. Sa mort met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique, qui a vu sa famille se déchirer.

D’un côté, les parents, fervents catholiques hostiles à un arrêt des traitements – soutenus par leurs avocats, plusieurs associations et deux frères et sœurs – estimaient que Vincent Lambert était handicapé et non « pas en fin de vie » et demandaient son transfert dans un établissement spécialisé.

De l’autre, son épouse, son neveu François et six frères et sœurs dénonçaient un « acharnement thérapeutique ». Vincent leur avait, selon eux, confié oralement préférer mourir que de vivre « comme un légume », mais il n’avait pas rédigé de directive anticipée.

Jeudi, le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, avait annoncé avoir ouvert une enquête en « recherche des causes de la mort » pour vérifier que l’arrêt des traitements était conforme à la loi. Dans ce cadre, son corps a été autopsié vendredi à Paris, mais les résultats de l’enquête seront communiqués ultérieurement.

M. Bourrette entend avec cette enquête « fournir à tous les membres de la famille les éléments médicaux et judiciaires leur permettant de connaître les causes exactes de la mort » de Vincent Lambert pour qu’ainsi, « chacun puisse prendre ensuite ses dispositions et responsabilités, y compris sur le plan judiciaire ».