C’est un nouvel avertissement de Téhéran adressé aux Occidentaux dans le contexte des tensions croissantes autour du nucléaire iranien. Lundi 15 juillet, le porte-parole de l’organisation iranienne de l’énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, a indiqué que la République islamique pourrait revenir à la situation qui prévalait avant la conclusion de l’accord de 2015 sur son programme nucléaire. « Si les Européens et les Américains ne veulent pas agir conformément à leurs engagements, nous aussi, en réduisant nos engagements, nous contrebalancerons cela et reviendrons à la situation d’il y a quatre ans », a déclaré M. Kamalvandi, cité par l’agence officielle IRNA.

En riposte à la décision américaine de sortir unilatéralement en mai 2018 de cet accord conclu le 14 juillet 2015, l’Iran a commencé à s’affranchir progressivement de certains de ses engagements pour forcer ses partenaires à agir pour sauver ce pacte. « Ces mesures ne sont pas prises obstinément. Elles le sont pour donner une occasion à l’autre partie de revenir à la raison et de remplir ses obligations », a dit M. Kamalvandi, alors que les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne sont réunis à Bruxelles pour tenter de sauver l’accord.

Contourner les sanctions

Conclu entre Téhéran et le groupe des six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) après des années d’efforts, l’accord prévoit une limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales contre l’Iran. Mais le rétablissement des sanctions extraterritoriales punitives américaines contre Téhéran après le désengagement de Washington menace l’accord en privant l’Iran des retombées économiques qu’il en attendait.

L’Iran demande depuis des mois aux Etats encore parties prenantes à l’accord de l’aider à contourner les sanctions, en lui redonnant, en particulier, la possibilité de vendre son pétrole et de sortir son système financier de l’isolement auquel l’astreignent les sanctions américaines. Depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord, l’Iran a menacé à plusieurs reprises d’en faire de même si ses intérêts ne sont pas garantis.