LCP - Samedi 20 juillet - 21h. Documentaire

Le 19 septembre 2018, l’audition d’Alexandre Benalla avait réuni 500 000 téléspectateurs sur BFMTV, avec un pic à 602 000 spectateurs vers 9 h 30. Médiamétrie est formel, pendant une partie de la retransmission, c’était la chaîne la plus regardée de France.

Ces auditions, que le Sénat a, fait rare, rendues publiques, sont la matière première du documentaire de Quentin Calmet. L’enjeu pour les parlementaires : déterminer les fonctions exactes d’Alexandre Benalla, ce collaborateur de l’Elysée dont un article du Monde, le 18 juillet 2018, a révélé, images à l’appui, qu’il avait brutalisé des manifestants place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai 2017. Or, celui qui n’est ni policier ni gendarme semble jouir de passe-droits et d’avantages disproportionnés. Les sénateurs commencent par entendre, en juillet, les représentants syndicaux de la police, le ministère de l’intérieur, la préfecture de Paris, les patrons de la police et de la gendarmerie puis les plus proches collaborateurs d’Emmanuel Macron à l’Elysée, et Benalla lui-même.

Mensonge d’Etat

Plus l’enquête avance, plus les questions s’accumulent. Qui a autorisé M. Benalla à « observer » le travail des policiers le 1er mai ? Exerçait-il des fonctions de sécurité auprès du chef de l’Etat ? Dans quel but a-t-il demandé un permis de port d’arme ? Pourquoi le sanctionner si faiblement, via une mise à pied sans conséquence financière ? « La présidence de la République a-t-elle cherché à couvrir l’affaire ? » Est-il membre d’une police ou d’une diplomatie parallèle ? « D’un petit dysfonctionnement de l’Etat, on passe à la construction d’un mensonge d’Etat devant la commission d’enquête parlementaire », analyse le sénateur LR François Grosdidier.

D’abord silencieux, le président Macron riposte, sous la forme d’une provocation : « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher. » Il sait bien qu’il est constitutionnellement hors de portée du Sénat. Et tout au long de l’enquête, l’exécutif rabâchera l’argument de la séparation des pouvoirs pour toute défense.

Grâce aux témoignages de sénateurs membres de la commission d’enquête et de journalistes qui ont travaillé sur l’affaire, le film met en lumière les dysfonctionnements ayant conduit au scandale.

« Affaire Benalla, le Sénat mène l’enquête », de Quentin Calmet, LCP-Public Sénat, France 2019.

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