Des habitants de Hongkong manifestent pour demander le retrait du projet de loi assouplissant les conditions d’extradition vers la Chine, dimanche 21 juillet. / Vincent Yu / AP

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Hongkong par une chaleur étouffante, dimanche 21 juillet, pour manifester contre le projet de loi d’extradition, désormais suspendu, qui a plongé la ville dans la crise ces dernières semaines et ravivé l’inquiétude de la population face à une plus grande mainmise de Pékin sur l’ex-colonie britannique.

Des dizaines de milliers de personnes participaient, à 17 heures sur place (11 heures à Paris) à cette marche entre le parc Victoria, dans le quartier commerçant de Causeway Bay, et Wan Chai, à une station de métro de là, la police ayant raccourci l’itinéraire du cortège en invoquant des raisons de sécurité.

Samedi, plus de 100 000 personnes selon la police (316 000 selon les organisateurs) ont organisé leur propre défilé autour du slogan « Protéger Hongkong » pour protester contre les violences ayant émaillé les cortèges à plusieurs reprises depuis le début du mouvement, au mois de juin.

Lors des deux précédentes manifestations, le dimanche 14 juillet, plusieurs dizaines de manifestants avaient été blessés et plus de quarante interpellés après des confrontations violentes avec les forces de l’ordre.

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« Un pays, deux systèmes »

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Les inquiétudes sur la sécurité du rassemblement de dimanche ont été ravivées dans le territoire à statut spécial après l’annonce par la police, vendredi, de la découverte de deux kilogrammes de TATP, un explosif artisanal, dans un laboratoire clandestin situé dans le centre de Hongkong. La police a indiqué avoir saisi lors de son raid un tee-shirt avec le logo du Front national de Hongkong, un groupuscule pro-indépendance, de même que des tracts relatifs aux manifestations antigouvernementales qui agitent le territoire semi-autonome.

La dirigeante de l’exécutif de Hongkong, Carrie Lam, s’est excusée pour les troubles provoqués par le projet de loi d’extradition, à l’origine de la mobilisation et en vertu duquel des Hongkongais pourraient être transférés en Chine communiste pour y être jugés. Carrie Lam a déclaré que ce projet de loi était désormais « mort ».

Il n’en reste pas moins que, pour bon nombre d’habitants de l’ex-colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997 en vertu du principe « un pays, deux systèmes », ce projet de loi d’extradition doit être purement et simplement abrogé, car, craignent-ils, il pourrait en cas d’adoption servir à Pékin pour réprimer toute dissidence.

Pourquoi Hongkong est (encore) dans la rue
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