Plusieurs députés LR et RN ont exprimé ces derniers jours leur opposition à la venue de la jeune fille à l’Assemblée. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Elle a choisi l’ironie pour répondre aux attaques. « Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout… » Mardi 23 juillet, la jeune militante écologiste Greta Thunberg a exhorté les députés à agir, lors d’un débat organisé à Paris à l’Assemblée nationale par le collectif transpartisan pour le climat « Accélérons » :

« Mais vous devez écouter la science. C’est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science. »

Et de renvoyer à la lecture du dernier rapport alarmant du groupe d’experts de l’ONU sur le climat (GIEC). « C’est presque comme si vous ne saviez pas que [ces chiffres] existent, comme si vous n’aviez pas lu le dernier rapport du GIEC dont dépend l’avenir de notre civilisation », a lancé l’adolescente de 16 ans. Et de tacler :

« Ou peut-être simplement que vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même cette charge, vous nous la laissez à nous, les enfants. »

« On parle de la messagère mais pas du problème »

Plusieurs députés Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN) ont exprimé, ces derniers jours, leur opposition à la venue de la jeune suédoise à l’Assemblée nationale, l’un évoquant une « prophétesse en culottes courtes », un autre un « gourou apocalyptique ». Des élus de tout bord étaient malgré tout présents mardi pour écouter Greta Thunberg.

« Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n’ose. Et [pour cela], nous recevons un déferlement de haine et de menaces. Des députés et journalistes se moquent de nous et mentent à notre sujet », a répondu Greta Thunberg, devenue célèbre pour organiser, depuis presque un an, des grèves de l’école hebdomadaires pour le climat.

La climatologue Valérie Masson-Delmotte, soulignant avoir échangé avec de nombreux jeunes réellement préoccupés par la question climatique, a, elle, dénoncé des polémiques « extrêmement futiles » :

« On parle de la messagère mais pas du problème, et ce qui m’intéresse c’est de parler du changement climatique qui affecte tout le monde, les écosystèmes et les gens et parler des solutions et faire en sorte que ces solutions soient déployées. »