Centre pénitentiaire Les Baumettes. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

L’Observatoire international des prisons (OIP) s’inquiète des conditions de vie des femmes détenues dans la prison des Baumettes à Marseille, « dégradée » selon elle par l’installation de fenêtres antibruit qui ne permettent pas de ventiler suffisamment les cellules.

Dans un communiqué, l’OIP cite le personnel des Baumettes selon lequel dans les cellules de la maison d’arrêt pour femmes, orientées sud, « la chaleur était insupportable » lors du dernier épisode de canicule fin juin.

En cause, selon l’OIP, l’installation récente par l’administration pénitentiaire de fenêtres antibruit dans les trois étages supérieurs du quartier des femmes, suite aux doléances des riverains qui se plaignaient de nuisances sonores. Ces fenêtres comportent une partie ouvrante réduite et équipée d’« un piège à son ». Outre la chaleur, selon l’OIP, elles empêcheraient aussi de faire sécher du linge aux fenêtres, « particulièrement problématique pour les personnes éloignées de leurs proches, qui ne peuvent recevoir des sacs de linge propre régulièrement ».

« On était privées de liberté, là on est privées d’air »

Plusieurs femmes ont envoyé des témoignages à l’association. « Avec les nouvelles fenêtres, il n’y a même pas un brin d’air qui passe. Je suis dans une cellule double, c’est l’enfer. Quand on fait à manger, l’odeur reste dans la cellule. Quand on va aux toilettes, l’odeur reste dans la cellule. Le pire, c’est quand on prend une douche : la buée ne s’en va pas, il y a plein d’humidité. On était privées de liberté, là on est privées d’air », affirme l’une d’entre elles. Une autre détenue a affirmé à l’OIP devoir s’allonger « par terre afin de respirer l’air en dessous des portes ».

« Contrairement à ce qui est sous-entendu, les fenêtres comportent une partie ouvrante permettant une aération naturelle conforme à la réglementation », a réagi auprès de l’AFP la direction de l’administration pénitentiaire (DAP), assurant, en outre, que la température dans les cellules équipées de châssis antinuisances était inférieure de 5 à 7 degrés aux cellules non équipées.

La DAP prévoit aussi des travaux « visant à augmenter le débit d’air refroidi » qui doivent débuter le 20 août « pour une mise en service début septembre ».

Fin juin, une détenue des Baumettes avait attaqué le dispositif antibruit devant le tribunal administratif, soutenue par la Ligue des droits de l’homme. Ses avocats dénonçaient « une chaleur étouffante » provoquant « des malaises » chez plusieurs détenues. Le tribunal avait rejeté sa requête.