Béji Caïd Essebsi avait été hospitalisé mercredi 24 juillet pour un problème de santé consécutif au sérieux malaise qu’il avait eu le mois dernier. / Zoubeir Souissi / REUTERS

Le président du Parlement tunisien Mohamed Ennaceur va être intronisé président de la République par intérim jeudi 25 juillet dans l’après-midi. Cette annonce du vice-président du Parlement, Abdelfattah Mourou, intervient quelques heures après la mort du chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi.

« Mohamed Ennaceur va prêter serment au Parlement aujourd’hui à 14 heures » (17 heures, heure de Paris), a déclaré M. Mourou. Selon la Constitution, M. Ennaceur peut assurer l’intérim durant quarante-cinq à quatre-vingt-dix jours.

« L’Etat continue à fonctionner, et selon la Constitution c’est le président du Parlement qui assure la présidence de la République » par intérim, a déclaré M. Ennaceur à la télévision nationale.

« J’adresse au peuple tunisien un appel à unifier les rangs pour continuer la marche vers davantage de développement et réaliser les aspirations du peuple », a-t-il ajouté aux côtés du premier ministre, Youssef Chahed.

Rôle clef dans la transition démocratique

Béji Caïd Essebsi a joué un rôle de premier ordre dans la transition démocratique entamée par la Tunisie en 2011 après la chute de l’autocrate Zine El-Abidine Ben Ali.

L’accord de partage du pouvoir qu’il avait conclu entre son parti, Nidaa Tounes, et les islamistes d’Ennahda a permis de stabiliser la situation politique et d’éviter la dérive autocratique constatée dans d’autres pays touchés par le « printemps arabe », comme l’Egypte.

Béji Caïd Essebsi a néanmoins été critiqué par la suite par ses opposants pour être revenu sur certaines libertés acquises par les Tunisiens après la « révolution de jasmin ». Il est décédé à quelques mois de la fin de son mandat, à l’âge de 92 ans.