La première Coupe du monde Fortnite se déroule dans le stade Arthur-Ashe, à New York. / Steven Ryan / AFP

Deux cents joueurs vont s’affronter samedi 27 et dimanche 28 juillet, à New York, à l’occasion de la finale de la première Coupe du monde Fortnite, avec 30 millions de dollars de prix à la clef, un événement qui vise à entretenir la popularité de ce jeu vidéo phénomène.

Ils sont tous jeunes, voire très jeunes, ces gameurs qui vont converger vers l’immense enceinte Arthur-Ashe – où se joue chaque année l’US Open de tennis, dans le Queens –, qui sera transformée pour l’occasion.

L’Anglais Mongraal, le Belge DRG ou le Français Snayzy, tous qualifiés pour la finale, sont mineurs mais déjà connus du monde des jeux vidéo, presque uniquement sous leur pseudonyme de joueur.

Trois millions pour le vainqueur

Avant même le début du tournoi, ils sont assurés de repartir chacun avec 50 000 dollars. Mais ils visent la victoire finale, qui leur assurerait 3 millions de dollars, soit quasi autant que le vainqueur du prochain US Open (3,8 millions).

Sur l’ensemble de la saison, qui comprenait dix semaines de qualifications et la finale, Epic Games, l’éditeur de Fortnite, aura lâché 100 millions de dollars de prix, du jamais-vu.

Une façon d’entretenir le succès de ce jeu lancé en juillet 2017 et au format dit « Battle Royale », dans lequel il faut éliminer les autres joueurs et rester le seul survivant pour l’emporter.

Après le coup de chaud de 2018, qui a vu Fortnite générer jusqu’à 300 millions de dollars de chiffre d’affaires certains mois, selon Michael Pachter, analyste chez Wedbush Securities, le rythme a un peu ralenti, selon plusieurs sources.

Deux cent cinquante millions de joueurs

Mais le jeu a tout de même franchi, en début d’année, le seuil des 250 millions de joueurs. « Ils n’ont pas encore atteint leur pic », considère l’analyste, pour lequel « Fortnite a encore dix ans devant lui ».

« Les revenus sont probablement tombés à 200 millions par mois, ce qui en fait toujours le plus gros succès de l’histoire des jeux vidéo », insiste Michael Pachter.

Au-delà de sa communauté de gameurs et des revenus qu’il dégage, le jeu a déjà transformé l’industrie des jeux vidéo. Son modèle gratuit avec possibilité d’effectuer des achats dans le jeu appelé « freemium » « est devenu le modèle économique dominant dans les jeux vidéo », selon Jeremy Jackson, analyste du cabinet Newzoo.

« Fortnite » est un jeu de tir dans une arène qui rétrécit, mâtinée de construction et à l’univers bon enfant, lancé en 2017. / CHRIS THELEN / AFP

Un renouvellement constant

Autre innovation, cruciale pour toucher un public très large : la possibilité de jouer en ligne sur tous les supports, PC, console mais aussi smartphone, du jamais-vu auparavant.

« L’avantage que possède Fortnite, c’est que sa popularité va au-delà de la communauté des gameurs, tout comme GTA », jeu sorti en 1997, souligne Jeremy Jackson.

Autre atout, la sortie frénétique de nouvelles versions du jeu avec déjà neuf vagues d’affilée, une cadence « que les autres studios n’arrivent pas à reproduire », explique-t-il.

« Ils font tout le temps une nouveauté », confirme Evan Depauw, alias DRG, 15 ans, qui fait partie de l’équipe française Vitality (beaucoup de joueurs appartiennent à des équipes professionnelles). « Donc il y a toujours quelque chose qui force les joueurs à jouer. »