Manifestation à Hongkong, le 28 juillet. / Vincent Yu / AP

Des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie ont bravé dimanche 28 juillet l’interdiction des autorités et marchaient dans les rues au cœur de Hongkong, au lendemain de violents incidents lors d’un précédent rassemblement interdit dans une ville près de la frontière chinoise.

La foule s’est rassemblée dans la mégapole durant l’après-midi et, alors que la police n’avait autorisé qu’un rassemblement statique dans un parc, s’est vite éparpillée pour marcher dans les rues. Ce qui laisse craindre de nouveaux affrontements, au moment où la contestation du gouvernement pro-Pékin de Hongkong entre dans sa huitième semaine.

Une partie des manifestants s’est dirigée vers l’Est et le quartier commerçant de Causeway Bay où ils ont érigé des barricades et bloqué une artère principale tandis que les magasins et centres commerciaux tiraient le rideau.

Un autre groupe est parti à l’Ouest vers le Bureau de liaison du gouvernement chinois à Hongkong, gardé par d’importantes forces de la police anti-émeutes. Là, des forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui avaient édifié des barricades près de la représentation chinoise.

A Hongkong, heurts entre manifestants et police, près du Bureau de liaison du gouvernement chinois, le 28 juillet. / EDGAR SU / REUTERS

La colère de Pékin

Dimanche dernier, des manifestants avaient jeté des œufs et couvert de graffitis le bâtiment. Un protestataire a même atteint l’emblème national chinois, maculant d’encre noire le blason rouge et or. Pékin a réagi vivement, dénoncé des actes « absolument intolérables » et appelé à « punir les coupables ».

Samedi, de violents incidents ont éclaté à Yuen Long, ville proche de la frontière chinoise, à l’issue d’une manifestation interdite rassemblant des dizaines de milliers de personnes. Elles protestaient pacifiquement contre l’agression de militants pro-démocratie le dimanche précédent, attribuée à des triades, des gangs violents, et qui avait fait 45 blessés selon des sources hospitalières.

Mais en soirée, des face-à-face tendus ont opposé des groupes de manifestants souvent casqués à la police anti-émeutes qui a utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc avant de charger à la matraque. Dans la gare de la ville, là même où s’était produite l’agression attribuée aux triades, des mares de sang sur le sol témoignaient de la violence des heurts. De sources hospitalières, 24 personnes ont été blessées dont deux grièvement. La police a fait état dimanche de 13 arrestations.

Que s’est-il passé à Hongkong lors de la manifestation du 21 juillet ?
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