Au moins cinquante-deux détenus ont été tués lors d’une mutinerie dans une prison d’Altamira, dans l’Etat brésilien du Para (Nord), ont annoncé les autorités locales, précisant que seize d’entre eux avaient été décapités.

« C’est un affrontement entre membres de factions rivales. Deux gardiens avaient été pris en otages, mais ils ont déjà été libérés », a expliqué à l’Agence France-Presse une porte-parole du système pénitentiaire du Para (Susipe).

La mutinerie, qui a débuté vers 7 heures locales (12 heures à Paris), s’est terminée en fin de matinée, a-t-elle précisé.

Prisons surpeuplées

A la fin de mai, cinquante-cinq détenus avaient été tués en deux jours lors d’affrontements dans plusieurs prisons. Au début de 2017, des émeutes sanglantes ont causé la mort d’une centaine de détenus en un mois, la plupart sauvagement assassinés, nombre d’entre eux ayant été décapités, parfois même éviscérés. Les 1er et 2 janvier 2017, cinquante-six détenus avaient ainsi été massacrés dans une prison de Manaus.

Ces massacres sont attribués par les autorités aux affrontements entre factions rivales de narcotrafiquants, pour qui le nord du Brésil est une zone stratégique du transport de cocaïne en provenance de pays producteurs voisins comme la Colombie, le Venezuela ou la Bolivie.

Mais les carnages mettent aussi en lumière l’enfer carcéral au Brésil, où les prisons surpeuplées sont le foyer de situations explosives.

Avec près de 727 000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent secouée par des drames. La capacité des prisons est de moitié moindre – environ 368 000 places –, dans ce pays de près de 210 millions d’habitants qui est l’un des plus violents au monde.