Le premier ministre britannique, Boris Johnson, à Manchester le 27 juillet. / POOL / REUTERS

La question de la frontière irlandaise est un des points d’achoppement majeurs dans les débats sur le Brexit. Mardi 30 juillet, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a tenu à rassurer sur un point : il s’est engagé à « à ne jamais mettre de contrôles physiques ni d’infrastructures physiques à la frontière » entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et ce même en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord le 31 octobre.

MM. Johnson et Varadkar, son homologue irlandais, se sont parlé au téléphone mardi, pour la première fois depuis que le premier est devenu chef du gouvernement britannique, la semaine dernière. Selon un communiqué de Downing Street, M. Johnson a redit que son pays quitterait l’Union européenne le 31 octobre, « quoi qu’il arrive ».

Le « backstop » au cœur des discussions

Mais il a aussi dit à M. Varadkar qu’il était opposé au très contesté « backstop », la clause de sauvegarde qui vise justement à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Boris Johnson « a clairement dit que le gouvernement aborderait toute négociation avec détermination et énergie, dans un esprit d’amitié, et qu’il préfère clairement quitter l’UE avec un accord, mais avec un accord qui supprime le backstop », ajoutent les services du premier ministre.

Leo Varadkar lui a cependant signifié que le « backstop» était « nécessaire et la conséquence de la décision prise au Royaume-Uni » de quitter l’UE, selon un communiqué de ses services.

Le dirigeant irlandais a souligné que l’UE était « unie dans son refus de réviser l’accord de retrait » conclu avec la première ministre britannique Theresa May, en novembre 2018.

« Des solutions alternatives pourront remplacer le backstop dans le futur (...) mais il reste à identifier des solutions satisfaisantes et à en faire la démonstration. »

Dublin s’alarme

Selon l’accord de retrait, le « backstop » est censé n’entrer en vigueur qu’après une période de transition si aucune autre solution n’est trouvée d’ici à la mi-2020 entre Londres et Bruxelles. Ce mécanisme consiste à créer un « territoire douanier unique », englobant l’UE et le Royaume-Uni, au sein duquel il n’y aurait aucun quota ni droit de douane pour les biens industriels et agricoles.

Depuis la nomination de M. Johnson à Downing Street, Dublin ne cesse de s’alarmer de l’éventualité d’un « no deal ». Boris Johnson « semble avoir pris délibérément la décision de lancer la Grande-Bretagne sur la voie d’un choc frontal avec l’Union européenne et avec l’Irlande », a affirmé vendredi Simon Coveney, le ministre des affaires étrangères. Samedi, M. Varadkar a même estimé qu’une sortie de l’UE sans accord pourrait mener, à terme, à la réunification de l’Irlande.

Pourquoi Boris Johnson divise autant
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