La ministre de la justice, Nicole Belloubet, a proposé le nom de Jean-François Bohnert au Conseil supérieur de la magistrature, qui doit encore rendre un avis non contraignant. / LUDOVIC MARIN / AFP

Jean-François Bohnert, procureur général à Reims, a été choisi par la ministre de la justice, Nicole Belloubet, pour diriger le Parquet national financier (PNF), a annoncé mardi 30 juillet le porte-parole de la chancellerie, Youssef Badr, dans un tweet.

Son nom a été proposé au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui rendra ensuite un avis non contraignant. M. Bohnert devrait donc prendre la succession d’Eliane Houlette à la tête de ce parquet, conçu comme une force de frappe contre la grande délinquance économique et financière.

Le PNF est né après le scandale Cahuzac, du nom de l’ancien ministre du budget sous François Hollande, qui avait un compte caché à l’étranger. Entré en fonctions en février 2014, ce parquet est devenu une arme majeure du nouvel arsenal antifraude, avec notamment la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et l’Office central de lutte anticorruption.

La France avait dans un premier temps soutenu la candidature de M. Bohnert à la tête du parquet européen, nouvelle institution destinée à lutter, entre autres, contre la fraude aux fonds européens et à la TVA. Mais Paris avait renoncé à la mi-juillet à maintenir la candidature de ce magistrat polyglotte, en raison des nouveaux équilibres diplomatiques entre le Parlement, la Commission et le Conseil européens.

M. Bohnert est notamment passé entre 2003 et 2007 par Eurojust, l’organisme européen de coopération en matière de justice basé à La Haye. Revenu en France en 2007, il devient successivement procureur adjoint au tribunal de grande instance (TGI) de Dijon pendant quatre ans, avocat général près la cour d’appel de Bourges en 2011, procureur au TGI de Rouen entre 2013 et 2016, et enfin procureur général à la cour d’appel de Reims.