L’actuelle numéro deux de la Banque mondiale,  Kristalina Georgieva, à New York en septembre 2016. / DOMINICK REUTER / AFP

Elle sera la candidate de l’Union européenne (UE) pour succéder à Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international (FMI). La Bulgare Kristalina Georgieva est arrivée en tête vendredi 2 août du vote de l’UE, au terme d’une longue journée qui a révélé les profondes divisions entre les Etats membres.

Lors du dernier tour de scrutin, la conservatrice Georgieva, actuelle numéro deux de la Banque mondiale, était opposée au social-démocrate néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ancien président de l’Eurogroupe, pour succéder à Christine Lagarde qui prend cet automne la présidence de la Banque centrale européenne (BCE).

« Mme Georgieva est désormais la candidate des pays européens. Nous allons tous soutenir sa candidature », a annoncé vendredi soir le ministre français des finances, Bruno Le Maire, qui organisait le scrutin. La candidate « a obtenu le soutien de 56 % des pays représentant 57 % de la population de l’UE face à Jeroen Dijsselbloem qui a reçu le soutien de 44 % des pays pour 43 % de la population », avait plus tôt affirmé une source européenne dans la soirée.

Sur Twitter, le candidat néerlandais malheureux a félicité la Bulgare pour « le résultat obtenu lors du vote » et lui a souhaité « le plus grand succès ». Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’a également félicitée « pour sa nomination », tout comme le président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, qui s’était retiré de la course quelques heures plus tôt.

Au cours de la journée, trois autres candidats se sont retirés de la course : M. Centeno, le gouverneur de la banque de Finlande Olli Rehn, et la ministre espagnole des finances, Nadia Calvino.

« L’histoire ne s’est pas terminée ce soir »

La veille, face à l’absence de consensus, le ministre français Bruno Le Maire, chargé de mener à bien le processus de désignation du candidat européen, avait opté pour un vote des 28 pays membres de l’UE, une procédure inédite au sein de l’UE pour désigner son candidat au FMI.

« L’histoire ne s’est pas terminée ce soir » avec ce résultat, a assuré à l’AFP une source proche du dossier, car la candidate européenne doit encore obtenir une dérogation du Fonds monétaire international (FMI), dont les règles stipulent que le directeur général ne peut avoir plus de 65 ans. Or, la Bulgare fêtera ses 66 ans le 13 août, avant que les pays membres du FMI ne fassent leur choix d’ici le 4 octobre.

Cette procédure a révélé aussi les profondes divisions au sein de l’UE entre les pays du Nord et ceux du Sud, qui reprochaient à M. Dijsselbloem des propos controversés d’il y a deux ans, lorsqu’il avait accusé aux pays méditerranéens de dilapider leur argent en « schnaps » et en « femmes ».

Au final, le choix des Européens s’est porté sur la candidate des pays de l’Est, qui n’avaient pas obtenu de poste important après les élections européennes, la France obtenant la présidence de la BCE, l’Allemagne celle de la Commission et l’Italie celle du Parlement.

Depuis sa création en 1944, le FMI a toujours été dirigé par un Européen tandis qu’un Américain a toujours été nommé à la tête de la Banque mondiale.