Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi 3 août et demandent plus de réformes démocratiques à Hongkong. / PHILIP FONG / AFP

Plusieurs milliers de manifestants hongkongais manifestent samedi 3 août, un nouveau signe de défiance à l’égard de la Chine.

Le départ de la marche se trouve dans un parc de la banlieue densément peuplée de Mongkok, qui a déjà été le théâtre d’affrontements entre la police et des manifestants. Les autorités avaient dans un premier temps interdit la manifestation dans ce quartier, avant de l’autoriser après examen d’un recours.

Pékin et les autorités locales ont pourtant haussé le ton cette semaine, en procédant à des dizaines d’arrestations. Et l’armée chinoise a annoncé qu’elle serait prête à réprimer les troubles « intolérables » si on le lui demandait. Mais les manifestants sont restés inflexibles et ont promis de tenir plusieurs rassemblements et manifestations tout au long du week-end et de la semaine prochaine.

Dimanche, ce sont deux marches qui sont prévues, l’une sur l’île de Hongkong et l’autre dans le secteur de Tseung Kwan O. Lundi, une grève générale est appelée dans toute la ville en outre des rassemblements dans sept localités.

De leur côté, des milliers de partisans du gouvernement se sont réunis samedi dans un autre parc. Beaucoup agitaient des drapeaux chinois.

La mégapole du sud de la Chine, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 par Londres, a déjà connu huit week-ends consécutifs de manifestations massives, souvent suivis d’affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l’ordre.

Un projet d’extradition vers la Chine continentale

La crise a démarré il y a deux mois, lorsque l’opposition s’est insurgée contre un projet de loi permettant les extraditions vers la Chine continentale. Le texte a été suspendu, mais le mouvement s’est élargi pour contester le recul des libertés dans l’ex-colonie britannique et exiger des réformes démocratiques.

En vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de Hongkong par la Grande-Bretagne, la ville jouit jusqu’en 2047 de libertés inconnues dans le reste du pays. Mais de plus en plus de voix s’inquiètent de voir Pékin bafouer cet accord.

Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont déjà participé à une manifestation de membres de la fonction publique. De nombreux fonctionnaires portaient des masques chirurgicaux pour masquer leur visage : le gouvernement avait appelé les fonctionnaires à une « loyauté totale », les menaçant de limogeage s’ils descendaient dans les rues.

Les protestataires réclament la démission de la chef de l’exécutif, Carrie Lam, et une enquête indépendante sur la stratégie policière, l’amnistie des manifestants incarcérés, le retrait pur et simple du projet de loi et le droit de pouvoir élire leurs dirigeants.