Des proches de Mamoudou Barry portent son cercueil lors d’une veillée funèbre organisée à l’université de Conakry, dimanche 4 août. / CELLOU BINANI / AFP

Une cérémonie d’hommage à l’enseignant guinéen tué à Rouen il y a deux semaines s’est déroulée, dimanche 4 août, dans une université de Conakry, où la dépouille avait été rapatriée la veille au soir.

Mamoudou Barry, 31 ans et père d’un enfant de 2 ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue, le 19 juillet, lors d’une agression qualifiée de « raciste » par ses proches à Canteleu, dans la banlieue de Rouen.

Le cercueil de M. Barry, enveloppé d’un drapeau rouge, jaune et vert – les couleurs de la Guinée –, est arrivé, dimanche matin, à l’université publique Sonfonia de Conakry, porté par ses camarades de promotion de cet établissement où il a fait ses études, entre 2007 et 2010.

« Justice pour docteur Mamoudou Barry »

« L’université guinéenne en deuil s’incline devant la dépouille de docteur Mamoudou Barry », affirmait une grosse banderole. Des étudiants étaient vêtus de tee-shirts à l’effigie du défunt avec des inscriptions réclamant « justice pour docteur Mamoudou Barry ».

Plusieurs membres du gouvernement, le président de la Cour constitutionnelle, Mamadouba Bangoura et des universitaires étaient présents, aux côtés de parents et proches du défunt, dont son épouse, qui avait assisté, impuissante, à l’agression mortelle.

« C’est en 2007 que le jeune étudiant Mamoudou Barry a été reçu dans notre université et, en 2010, il est sorti major de sa promotion avant d’aller en France pour poursuivre ses études jusqu’à l’obtention de son doctorat », a déclaré le recteur de Sonfonia, Koré Bah.

Après la cérémonie d’hommage, le cortège funéraire devait quitter Conakry dimanche soir pour Mamou, à 300 km de la capitale, où est prévue la prière mortuaire lundi, suivie de l’inhumation à Bolaro, village natal du défunt, à une trentaine de kilomètres plus loin.

« Les crimes racistes ne peuvent être tolérés »

« Le gouvernement guinéen suit de très près l’évolution de l’enquête pour élucider le mobile de ce crime odieux. Nous sommes convaincus que justice sera rendue, car les crimes racistes ne peuvent être tolérés », a déclaré, samedi soir, le chef de la diplomatie guinéenne, Mamadi Touré.

A la suite de l’agression contre Mamoudou Barry, un homme a été interpellé et hospitalisé en raison de problèmes psychiatriques. M. Talon, le représentant de l’ambassade de France, a dit, à l’arrivée du corps samedi soir, être porteur d’une lettre de condoléances du président français, Emmanuel Macron, adressée à son homologue guinéen, Alpha Condé, et au peuple de Guinée.