Capture d’écran de la vidéo diffusée par le groupe Arran sur les réseaux sociaux, mardi 6 août.

C’est une action coup de poing pour dénoncer à Palma de Majorque la « saturation », la « pollution » et la « transformation de la ville en une vitrine touristique ». La police espagnole enquêtait, mardi 6 août, sur des actes de vandalisme contre des voitures de location, menés dans la capitale de l’île espagnole par une organisation d’extrême gauche militant chaque été contre le tourisme de masse.

Le collectif, appelé Arran, a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux. On y voit deux militants, la nuit, le visage masqué, en train de taguer, crever les pneus et casser au marteau le pare-brise de deux voitures de location. L’enquête a été ouverte suite à la plainte d’une entreprise de location de véhicules, mais la police « mène l’enquête pour voir s’il y a d’autres personnes touchées », selon un porte-parole des forces de l’ordre.

« Le tourisme tue la ville »

Deuxième destination touristique mondiale, l’Espagne voit fleurir dans plusieurs villes comme Barcelone et Palma des mouvements de contestation contre le tourisme. Arran, qui milite pour l’indépendance des « pays catalans », en est spécialiste. En juillet, l’organisation avait accroché une pancarte « Le tourisme tue la ville » sur un emblématique bâtiment de Barcelone. En 2017, ils avaient forcé un autobus touristique à s’arrêter avant de lui crever les pneus et de le taguer.

Le mouvement accuse le tourisme de faire grimper les prix du logement, de dénaturer les centres-villes et de polluer l’environnement. Les milieux économiques et les partis conservateurs soutiennent au contraire cette activité qui représente plus d’un dixième du PIB de l’Espagne et jusqu’à 45 % de celui des îles Baléares.

« Merci beaucoup aux touristes qui utilisent des voitures de location pour visiter le paradis où nous vivons, revitaliser notre économie », a écrit sur Twitter l’ancien président de droite de la région, José Ramon Bauza, en réaction à la vidéo d’Arran.