Inquiété après une altercation qui l’avait opposé à des membres de l’ultradroite et écroué depuis avril, le militant antifasciste Antonin Bernanos voit le parquet de Paris s’opposer à sa libération. Le ministère public a fait appel mardi 6 août de la décision judiciaire selon une source judiciaire citée par l’Agence France-Presse. Le 2 août, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait en effet refusé de prolonger cette détention provisoire au-delà du 18 août. Selon cette source, le magistrat avait ordonné en conséquence que le jeune homme soit remis en liberté à cette date, sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique.

Il revient désormais à la cour d’appel de Paris de se prononcer sur la question lors d’une audience devant la chambre de l’instruction dont la date n’a pas encore été fixée, selon une autre source judiciaire. L’appel du parquet ne suspend pas les effets de l’ordonnance du JLD, ce qui signifie qu’Antonin Bernanos pourrait être remis en liberté avant cette audience.

Attaque d’une voiture de police

L’étudiant de 24 ans, descendant de l’écrivain Georges Bernanos et figure de la mouvance antifasciste, est soupçonné d’avoir participé le 15 avril à une bagarre entre militants antifascistes et militants d’extrême droite qui s’étaient croisés à proximité de la cathédrale Notre-Dame, alors en feu. Le 18 avril, Antonin Bernanos a été mis en examen pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité » et « vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à 8 jours » puis incarcéré. Quatre autres personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte ce jour-là.

Initialement incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), Antonin Bernanos est depuis plus d’un mois à la prison de la Santé à Paris. M. Bernanos avait été condamné en octobre 2017 à trois ans de prison ferme pour avoir participé à l’attaque d’une voiture de police en mai 2016 quai de Valmy à Paris. Au cours du procès, il était devenu une figure emblématique de la mouvance antifasciste. Libéré en avril 2018 à la faveur d’aménagements de peine, il avait achevé de purger le reste de sa peine en liberté conditionnelle le 10 avril, soit quelques jours avant la rixe.