HISTOIRE - MERCREDI 7 AOÛT À 22 H 15 - DOCUMENTAIRE

Sa vie est un roman. Et, même si les scènes reconstituées de ce documentaire sont d’un intérêt limité, des témoignages de qualité recueillis auprès d’historiens britanniques et d’anciens espions, ajoutés à des images d’archives explicites, permettent de retracer l’incroyable destin de Krystyna Skarbek (1908-1952), figure mythique de l’espionnage britannique et notamment du Special Operation Service (SOE). Courageuse, brillante, polyglotte, sportive de haut niveau et dotée d’un culot hors du commun, cette fille d’un père aristocrate polonais et d’une mère juive issue d’une famille aisée passera à la postérité sous le pseudonyme de Christine Granville. Et finira misérablement, en 1952, dans un hôtel londonien de seconde zone, poignardée par un soupirant éconduit.

Accumulant les missions périlleuses durant la seconde guerre mondiale, que ce soit en Pologne, en Hongrie puis en France, Krystyna Skarbek quitte la Pologne pour l’Angleterre dès le début de la guerre. Rapidement enrôlée par des responsables du renseignement, elle confirmera son efficacité en Pologne, où, au péril de sa vie, elle passera cinq semaines en 1940, transmettant des informations de première importance sur le dispositif militaire allemand. Viendra ensuite une mission réussie concernant une filière d’évasion pour des dizaines d’officiers polonais.

Vie sentimentale tumultueuse

Sa base arrière se trouve à Budapest, dans une Hongrie encore neutre. Sa vie sentimentale y est aussi tumultueuse que ses missions. Arrêtée à deux reprises, elle échappe de justesse à la déportation. Il est temps de quitter la Hongrie. Après un long périple, la voilà au Caire. La vie y est ennuyeuse, car, considérée comme suspecte par les Britanniques, elle est mise sur la touche.

Mais, au bout de deux ans d’inactivité, la voilà enrôlée dans le SOE, nouveau service chargé des sabotages. En février 1944, elle sera parachutée dans le Vercors. Son culot lui permettra notamment de délivrer trois agents britanniques aux mains de la Gestapo. Décorée de la Croix de guerre, l’intrépide espionne a du mal à s’habituer à la vie civile anglaise et ne peut rentrer chez elle, en Pologne, désormais communiste. Serveuse, hôtesse sur un paquebot, elle finira donc assassinée. A son enterrement londonien, plus de 200 personnes, dont de nombreux officiels, vinrent lui rendre un dernier hommage.

Guerre secrète : Christine Granville, espionne polonaise, documentaire de David Berry (RU, 2011, 49 min). www.histoire.fr