Inacio Lula da Silva en avril 2018 à Sao Paulo. / MIGUEL SCHINCARIOL / AFP

La Cour suprême du Brésil a suspendu mercredi 7 août l’ordre de transfert de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva vers un centre pénitentiaire de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).

Lula, 73 ans, purge actuellement une peine de huit ans et dix mois de réclusion pour corruption dans un commissariat de Curitiba (sud), où il jouit de prérogatives spéciales, notamment le fait d’occuper une cellule individuelle.

Un juge de Sao Paulo avait demandé à ce qu’il soit transféré vers le centre pénitentiaire de Tremembé, à 150 km de Sao Paulo, qui accueille des détenus condamnés pour des crimes ayant marqué l’opinion publique dans l’ensemble du pays.

Par une majorité écrasante de 10 voix contre 11, les magistrats de la plus haute juridiction du pays ont décidé que Lula devrait rester à Curitiba jusqu’au jugement d’une demande de liberté déposée par ses avocats.

Soupçons de partialité du juge

Ce jugement, qui doit avoir lieu prochainement à la Cour suprême, porte sur des soupçons de partialité du juge qui l’a condamné en première instance.

En juin, le site d’investigation The Intercept Brasil avait publié des échanges de messages montrant une connivence entre ce juge et les procureurs chargés de l’affaire.

Le juge en question, Sergio Moro, figure de proue de la lutte anticorruption au Brésil, est actuellement ministre de la Justice du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Ce dernier a remporté l’élection d’octobre, pour laquelle Lula était donné favori avant d’être déclaré inéligible trois mois avant le scrutin.

Accusé d’avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d’un groupe de travaux publics en échange de faveurs dans l’attribution de marchés publics, l’ex-président n’a cessé de clamer son innocence, se disant victime d’un complot pour l’empêcher de revenir au pouvoir.