Le premier ministre tunisien, Youssef Chahed, annonce sa candidature à l’élection présidentielle lors d’un meeting à Tunis, le 8 août 2019. / HASNA / AFP

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a annoncé, jeudi 8 août, sa candidature à l’élection présidentielle du 15 septembre, un jour avant la clôture des inscriptions. « J’ai décidé de me présenter pour le poste de président de la République », a annoncé le plus jeune premier ministre de Tunisie lors d’un congrès de son parti, Tahya Tounes.

Par cette candidature, M. Chahed dit vouloir « rompre avec l’ancien système et donner l’espoir à tous les Tunisiens, notamment les jeunes, qu’ils peuvent être dans des postes importants dans l’Etat ». Il déposera vendredi sa candidature auprès de l’Instance indépendante chargée des élections (ISIE). Si celle-ci la valide, cet ingénieur agronome de 43 ans participera à sa première élection.

M. Chahed a été nommé premier ministre en 2016 par le président tunisien aujourd’hui décédé Béji Caïd Essebsi. Ces derniers mois, sa popularité a chuté face aux luttes de clans et aux difficultés de son gouvernement pour résorber l’inflation et le chômage. Lancé au début de cette année, son parti, Tahya Tounes, s’est constitué autour de sa personne et représente la deuxième force au Parlement derrière le parti Ennahda, issu de la mouvance islamiste.

Un islamiste et un homosexuel

Jusqu’à jeudi, 56 prétendants ont enregistré leur dossier, dont le chef du Parlement par intérim, Abdelfattah Mourou, candidat d’Ennahda, et l’homme d’affaires controversé et magnat des médias Nabil Karoui. Récemment inculpé pour blanchiment d’argent, ce dernier se présente comme le candidat des plus démunis et pourrait être un adversaire de taille pour M. Chahed.

Abir Moussi, pasionaria de l’ancien régime du dictateur déchu Zine El-Abidine Ben Ali, s’est également officiellement enregistrée dans la course. Et pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie, un candidat qui affiche son homosexualité a aussi fait acte de candidature, jeudi. Il s’agit de l’avocat Mounir Baatour, qui se présente comme défenseur des droits des LGBTQ, même s’il est contesté au sein de cette communauté.

Le 31 août, l’ISIE annoncera quelles candidatures elle validera pour l’élection du 15 septembre dans ce pays pionnier du « printemps arabe ».