L’entraîneur du Stade brestois, Olivier Dall’Oglio, après la victoire en match amical face à Nantes le 26 juillet (1-0). / LOIC VENANCE / AFP

« Je sais que la Bretagne est une terre de football. C’est aussi ce qui m’a attiré. » Quelques mois après avoir été limogé d’un club, le Dijon FCO, qu’il avait porté à bout de bras pendant six saisons, Olivier Dall’Oglio ne boude pas son plaisir : l’entraîneur a retrouvé un banc, et un défi à sa mesure. Nommé à la tête de l’équipe première du Stade brestois, qui retrouve l’élite après six ans passés en Ligue 2, le technicien de 55 ans aura la même mission que tous les clubs promus, chaque saison, en Ligue 1, jouer le maintien.

Arrivé à la fin mai à la place de Jean-Marc Furlan, le coach qui a offert la montée à Brest avant d’aller tenter le même pari du côté d’Auxerre, Dall’Oglio revient sur les traces de sa carrière de footballeur. Passé par le Stade rennais entre 1993 et 1996, où il a connu les deux premières divisions françaises, le joueur avait dû reconsidérer sa situation, à cause d’une blessure aux ligaments croisés. Après Alès, Troyes, Nîmes et Dijon, le voici de retour en Bretagne.

« Quand je suis arrivé, j’ai expliqué aux joueurs ma manière de travailler, qui est dans la continuité de celle de Jean-Marc Furlan : je leur ai dit de prendre du plaisir. Et j’ai rajouté ma touche tactique. () Cela fait des années qu’on n’a pas été en Ligue 1, on va y aller en toute humilité, mais c’est sûr qu’on vise le maintien », avance-t-il. Le Stade brestois avait déjà repassé une tête dans l’élite, de 2010 à 2013, avant de retomber à l’échelon inférieur, où il végétait avant l’arrivée de Jean-Marc Furlan, en mai 2016.

Deux saisons plus tard, le petit promu revenait dans la cour des grands. Un nouveau challenge pour Dall’Oglio : « Contrairement à Dijon, ce club a déjà une histoire. Maintenant il va falloir la faire grandir. »

L’expérience dijonnaise à l’appui

Pour cela, Dall’Oglio pourra compter sur son expérience en Bourgogne. Elu meilleur entraîneur de Ligue 2 par France Football en 2014, il obtient une première montée historique pour le club en Ligue 1 en 2016. Et empoche dans la foulée le trophée UNFP du meilleur entraîneur de Ligue 2. La saison suivante, Dijon termine à une très belle onzième place, Dall’Oglio y est comme chez lui, jusqu’à la sortie de route en 2018.

Dijon commence pourtant le championnat sur les chapeaux de roues, trois succès en trois matchs, huis buts inscrits et zéro concédé, et s’offre même le luxe du podium derrière l’ogre du PSG pendant quelques journées. « Ces résultats étaient en trompe-l’œil, on avait été en difficulté sur nos matchs amicaux et, à l’inverse, on a eu de la chance en début de championnat, raconte Dall’Oglio. Nice et Montpellier, qu’on a battus, n’étaient pas à leur place. Ils sont allés chercher les championnats européens, pas le bas de tableau comme nous. »

Cela ne dure pas. A la trêve, les Bourguignons sont déjà en position de barragistes. Une place qui ne pardonne pas : le 31 décembre, Dall’Oglio est limogé. Sous la houlette d’Antoine Kombouaré, Dijon finira 18e et se sauvera in extremis, à l’issue d’un barrage remporté contre le RC Lens.

« On était un petit club de Ligue 1 qui s’est trompé dans le recrutement, avoue l’entraîneur. On a fait deux ou trois erreurs sur des joueurs qui devaient être cadres et ne l’ont pas été. Quand ça se passe mal, on fait sauter l’entraîneur, c’est comme ça. Je suis juste déçu de ne pas avoir fini le travail. » L’équipe qui perd confiance, la pression des médias, les hauts et les bas…, Dall’Oglio a connu tout ça. « Vous savez, c’est aussi ça le football : un jour ça rentre, l’autre ça tape la barre et ça ressort. »

Une très bonne préparation à Brest

Jusqu’à présent, avec Brest, ça rentre. En quatre matchs amicaux, les Bretons ont remporté autant de succès, face à Lorient, Nancy, Rennes et Guingamp. « C’est très encourageant, reconnaît l’entraîneur. Ce ne sont que des matchs de préparation, mais ils prouvent qu’on peut rivaliser avec des clubs de Ligue 1. L’équipe a montré un bon état d’esprit, de l’envie et de la solidarité. »

Pendant l’été, Dall’Oglio a misé sur un recentrage défensif : « Le point fort de Brest est l’attaque. Quand je suis arrivé, je me suis attelé à construire défensivement. Sur les premières semaines, on a fait un gros travail athlétique et tactique dans ce secteur. » Les résultats des matchs amicaux semblent lui donner raison : six buts inscrits contre deux encaissés. Brest pourra aussi compter sur un « recrutement très intéressant », avec l’arrivée de Samuel Grandsir, notamment (prêté par Monaco), et de jeunes joueurs « capables de titiller la Ligue 1 ».

A la tête de l’un des plus petits budgets de la Ligue 1 avec 30 millions d’euros, le coach sait que ses ressources seront à trouver ailleurs. « Je suis confiant sur ce que j’ai vu en préparation, tout le monde regarde dans la même direction, celle du maintien, affirme Dall’Oglio. Pour l’avoir vécu, je sais que c’est difficile, il faut un gros mental, mais Brest en a les moyens. Et on aura tout un public pour nous soutenir. » Le stade Francis-Le Blé aura l’occasion de se montrer à la hauteur des attentes de son nouveau coach, dès la première journée, samedi 10 août, avec la réception du Toulouse FC.