Le dépit du milieu de terrain de l’OM Kevin Strootman. / Daniel Cole / AP

Il y avait comme un air de déjà-vu sur la pelouse du stade Vélodrome pour le premier match de la saison de l’Olympique de Marseille. Une équipe presque inchangée après un mercato atone contraint par le fair-play financier, un niveau de jeu indigent, et une défaite à la clé. L’OM s’est logiquement incliné (0-2) à domicile face au Stade de Reims, samedi 10 août, lors de la première journée de Ligue 1. Le nouvel entraîneur de l’OM André Villas-Boas a pu mesurer le chemin qui lui restait à parcourir pour espérer que son équipe termine sur le podium du championnat.

L’heure n’était d’ailleurs pas à l’union sacrée avant le début de la rencontre, après une saison 2018/2019 catastrophique et une intersaison qui, hormis un changement d’entraîneur, ne laissait augurer de profonds changements. Les « Ultras » avaient déployé une banderole appelant à la démission de la direction et les noms de plusieurs joueurs de l’équipe (Amavi et Germain notamment) ont été sifflés lors de l’annonce de la composition des équipes. Dans un stade Vélodrome presque plein (52 887 spectateurs), les supporteurs n’ont en revanche cessé d’encourager leur équipe une fois le match commencé et ce en dépit du piètre spectacle proposé sur le terrain.

L’OM trop limité

Andre Villas-boas, qui effectuait ses débuts en tant qu’entraîneur de l’OM et découvrait donc un nouveau championnat, avait bien fait ses devoirs de vacances. Il avait notamment appelé ses joueurs à prendre « une revanche émotionnelle » sur Reims, l’OM n’ayant remporté aucune de ses deux rencontres contre les Rémois l’an passé (un nul 0-0 à domicile, puis une défaite 2-1 à l’extérieur).

Reims « n’est pas l’équipe idéale pour un premier match », avait aussi concédé le technicien portugais : « Très bonne organisation défensive, habile dans l’exploitation des espaces, dans le dos de l’adversaire, en profondeur. Mécanique déjà très bien organisée en attaque. Ca va être difficile pour nous ». Il ne s’était pas trompé. Le jeune attaquant Boulaye Dia a ouvert le score , puis s’est mué en passeur décisif pour le coup de grâce signé Suk Hyun-jun. Malgré l’entrée de sa recrue argentine Dario Benedetto, attendue comme le buteur providentiel par les fans, l’OM a trop peu montré pour espérer mieux face à de solides Champenois.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que cette première rencontre n’allait pas se passer comme prévu pour l’OM, qui a peiné à rentrer dans son match face à un Stade de Reims sûr de son jeu et qui débutait cette rencontre avec une équipe quasi-inchangée par rapport à celle qui avait terminé à une glorieuse huitième place la saison passée. Le gardien Steve Mandanda, délesté de quelques kilos superflus durant l’intersaison, a sauvé son équipe dès la deuxième minute, avant d’effectuer une deuxième parade décisive à la 30e minute.

Humiliation

La première frappe cadrée de l’OM n’est intervenue qu’à la 53e minute avec un tir de Payet facilement capté par le gardien de Reims. Le milieu de terrain Kevin Strootman a ensuite propulsé le ballon sur la barre transversale (56e). Le tournant de la rencontre car Boulaye Dia a ouvert le score dans la foulée (58e), récompensant justement les efforts des joueurs rémois. L’OM a par la suite été incapable de revenir dans cette rencontre, en dépit des changements effectués par Villas-Boas pour tenter de redynamiser son équipe, et le but de Suk en fin de match a surtout ajouté une pointe d’humiliation à cette contre-performance olympienne.

Fébrile en défense, peu compact au milieu, incapable de faire la différence en attaque et d’imprimer un semblant de rythme dans cette rencontre, l’OM a donc affiché les mêmes lacunes que celles entrevues tout au long de la saison passée. A moins d’un spectaculaire changement initié par le travail d’André Villas-Boas, la saison s’annonce déjà longue pour les supporteurs marseillais.