Le cercueil de Jean-Pierre Mocky porté à l’extérieur de l’église Saint-Sulpice à Paris, lundi 12 août. / Lewis Joly / AP

Ce lundi 12 août, dans l’Église Saint Sulpice à Paris, le cercueil du cinéaste Jean-Pierre Mocky, mort le 8 août, fait son entrée sous les airs de La complainte de la butte, suivi de ses trois enfants Olivia, Stanislas et Frédérick. Un avis signé de leurs trois noms avait été publié dans la presse l’avant-veille intitulé Salut l’artiste invitant le public « à venir adresser un au revoir joyeux » au cinéaste « pour célébrer sa vie plutôt que pleurer sa mort ». Ils sont venus nombreux – plusieurs centaines d’hommes et de femmes – vêtus pour certains de tenues singulières et gaies.

Lors de la cérémonie religieuse, parmi les admirateurs de celui qualifié de « rebelle » et « d’« homme libre », on aperçoit au premier rang le ministre de la Culture Frank Riester, l’acteur de 88 ans Michael Lonsdale, l’actrice et comédienne Dominique Lavenant ou encore Bernard Menez, venu accompagner celui qu’il appelle son « compagnon de cinéma » .

Pour de nombreux proches et admirateurs de Jean-Pierre Mocky – de son véritable nom Jean-Paul Mokielevsky –, le choix de rites funéraires catholiques à l’église Saint-Sulpice est surprenant, lui qui vilipendait volontiers les curés sur les plateaux de télévision. À l’ouverture de la cérémonie, devant le cercueil du défunt, le prêtre rappelle que « même si Jean Pierre Mocky ne s’en vantait pas, sa mère catholique l’avait fait baptiser ».

« Rien n’était normal avec lui »

 Sous les yeux émus de l’assemblée, épaulée par ses deux frères, Olivia rend hommage à son père la première. Dans sa longue robe blanche et fleurie, elle se souvient :

« Ce n’était pas facile de suivre sa vie, mais je ne l’aurais échangé contre rien au monde. Quand j’étais petite, il me montrait des films jusqu’à 5heures du matin ; rien n’était normal avec lui mais c’est ça qui était génial. »

C’est ensuite au tour de ceux qui ont partagé la passion de Jean-Pierre Mocky, le cinéma, de s’exprimer. Dominique Lavenant, le regard masqué par des lunettes noires, évoque l’homme simple et franc pour qui elle a tant aimé travailler :

« Vous m’aviez dit que je serais la seule à pouvoir vous offrir un César ; j’ai pensé à vous l’offrir aujourd’hui mais après réflexion je me dis que vous auriez préféré un pack de bière et des cigarios ».

Elle termine, avec humour, en imitant l’artiste défunt sur ses tournages :

« Moteurrr ! Qu’est-ce qu’ils foutent ces cons ? »

À la fin de la cérémonie, des centaines de mots d’amitié sont laissés dans un registre placé à l’entrée de l’église . Sur la place, des centaines de personnes applaudissent le cinéaste, une dernière fois. Il devait ensuite être enterré dans le cimetière Prieuré Noir à Saint-Prix (Val d’Oise), dans la plus stricte intimité.

Sixtine Lyon

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Durée : 02:52