Mauricio Macri, le 12 août. / AGUSTIN MARCARIAN / REUTERS

Mauricio Macri cherche à redorer son blason auprès des classes moyennes, peu après sa lourde défaite aux primaires, dimanche. Le président argentin a annoncé mercredi 14 août une hausse du salaire minimal, des primes ponctuelles, des réductions d’impôts et le gel des prix de l’essence durant trois mois.

Destinées aux classes moyennes, ces mesures visent à « donner un coup de pouce aux Argentins », a déclaré le chef de l’Etat, qui brigue un nouveau mandat, lors d’un discours télévisé avant l’ouverture des marchés. « Ce que je vous ai demandé était très difficile, c’était comme d’escalader l’Aconcagua », a reconnu Macri à propos des efforts demandés aux Argentins depuis son arrivée au pouvoir.

Parmi le paquet de mesures annoncées figure une hausse du salaire minimal, qui se situe actuellement à 12 500 pesos (190 euros), dont le montant n’a pas été précisé. Une aide sociale extraordinaire de 2 000 pesos (30 euros) sera aussi versée aux employés et une autre de 5 000 pesos (76 euros) aux fonctionnaires et aux forces de sécurité. Une réduction d’impôts sur le revenu est également mise en place pour les salariés.

17 millions de travailleurs concernés

Les petites et moyennes entreprises pourront étaler sur dix ans le remboursement de leur dette auprès des impôts et le prix de l’essence sera gelé durant quatre-vingt-dix jours. Ces annonces concernent « 17 millions de travailleurs et leurs familles ainsi que toutes les petites et moyennes entreprises », a-t-il ajouté.

Mauricio Macri espère ainsi combler son retard avant le scrutin présidentiel du 27 octobre et calmer la grogne sociale dans ce pays englué dans la récession. Alberto Fernandez, un péroniste modéré, et sa colistière Cristina Kirchner, l’ancienne présidente de centre gauche inculpée dans plusieurs affaires de corruption, ont obtenu dimanche 47 % des suffrages aux primaires, contre 32 % pour le tandem composé de Mauricio Macri et du dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto.

Si un tel résultat se confirmait lors de la présidentielle du 27 octobre, M. Fernandez, 60 ans, serait proclamé vainqueur dès le premier tour : selon la loi électorale, pour être élu, il faut obtenir au moins 45 % des suffrages ou 40 % et une avance de 10 points sur le deuxième.