Des supporteurs rendent hommage à Emiliano Sala le 10 février 2019 à Nantes. / LOÏC VENANCE / AFP

La mort du footballeur Emiliano Sala serait-elle due à un empoisonnement au monoxyde de carbone ? L’attaquant argentin et son pilote, tous les deux morts en janvier dans le crash de leur avion, ont été exposés à des niveaux « potentiellement mortels » de ce gaz, ont annoncé mercredi 14 août les enquêteurs britanniques.

« Des tests toxicologiques ont révélé que le passager présentait un niveau de saturation élevé en COHb (produit associant le monoxyde de carbone et l’hémoglobine) », a déclaré la Direction des enquêtes sur les accidents aéronautiques britannique (ou AAIB, pour Air Accidents Investigation Branch) dans un bulletin spécial. Selon les tests, il présentait un taux de saturation en COHb de 58 %, or « un niveau de COHb de 50 % ou plus chez un individu par ailleurs en bonne santé est généralement considéré comme potentiellement fatal », précise l’AAIB, qui ajoute qu’il est « probable que le pilote [ait été] également exposé au monoxyde de carbone ».

Une mauvaise étanchéité ou des fuites

Sala et son pilote, David Ibbotson, se sont écrasés le 21 janvier alors que l’attaquant du FC Nantes rejoignait en avion le club de Cardiff, où il venait d’être transféré. Le corps du footballeur de 28 ans avait été retrouvé dans la carcasse de l’appareil, plus de deux semaines après l’accident, à 67 mètres de profondeur. Le corps du pilote n’a, lui, pas été retrouvé.

Selon l’AAIB, l’intoxication au monoxyde de carbone constitue un risque particulier pour le type d’avion dans lequel les deux hommes voyageaient. « Les avions à moteurs à piston produisent de fortes concentrations de monoxyde de carbone qui sont acheminées hors de l’appareil par le système d’échappement », ont déclaré les enquêteurs. « Une mauvaise étanchéité de la cabine ou des fuites dans les systèmes de chauffage et de ventilation par les gaz d’échappement peuvent permettre à du monoxyde de carbone d’entrer dans la cabine » et dans le poste de pilotage.

L’exposition au gaz peut endommager le cerveau et le système nerveux. Une inconscience et des crises cardiaques sont possibles avec des taux de COHb supérieurs à 50 %. « Il est clair d’après les symptômes que l’exposition au [monoxyde de carbone] peut réduire ou inhiber la capacité d’un pilote à piloter un avion en fonction du niveau d’exposition », souligne l’AAIB.

Emiliano Sala : l’hommage des supporteurs nantais au joueur disparu
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