Le 28 avril 2016, des voitures Volkswagen sont présentées aux médias dans une tour de livraison à Wolfsburg, en Allemagne. / Markus Schreiber / AP

Alors que l’Allemagne craint une récession, l’heure est à la contraction. L’économie allemande s’est de nouveau légèrement contractée au deuxième trimestre, avec un recul de 0,1 % du produit intérieur brut (PIB) par rapport aux trois mois précédents, freinée par le commerce extérieur, a annoncé mercredi l’Office fédéral des statistiques Destatis.

Ce chiffre marque un coup de froid après le rebond de 0,4 % du PIB allemand au premier trimestre, alors que l’Allemagne avait échappé d’un cheveu à la récession pendant la seconde moitié de 2018. L’agrégat, corrigé des variations saisonnières, est conforme aux attentes des analystes interrogés par la société de gestion de données financières Factset.

Morosité du secteur industriel

Après avoir tourné à plein régime pendant près d’une décennie, le moteur économique allemand est en train de se gripper. La morosité s’est propagée à tout le secteur industriel. Au début de juillet, l’Office fédéral des statistiques jetait un froid en publiant les derniers chiffres des commandes industrielles. En mai, cet indicateur de la santé du secteur manufacturier a décroché de 2,2 % par rapport au mois d’avril, et de 8,6 % sur un an. Dans la foulée, le ministère de l’économie a précisé qu’il n’entrevoyait aucune embellie à court terme.

Le troisième trimestre s’annonce déjà bien terne. Si la croissance restait dans le rouge de juillet à septembre, l’Allemagne entrerait alors en récession, définie par les économistes comme une contraction du PIB pendant deux trimestres consécutifs.

Pour l’année 2019, les chercheurs s’attendent encore à un taux de croissance positif. Mais ils ne cessent d’abaisser leurs prévisions. Au début du mois, la Bundesbank revoyait à la baisse son pronostic. La banque centrale allemande table désormais sur une croissance de 0,6 % du PIB allemand pour cette année, alors qu’elle prévoyait précédemment 1,6 %. Pour 2020, la Bundesbank s’attend à un modeste rebond de 1,2 %, au lieu de 1,6 % escompté.

Les chiffres

1 912 milliards

C’est, en euros, l’état actuel de la dette publique allemande, qui régresse depuis quatre ans. Selon le ministère des finances, la dette devrait être ramenée sous la barre des 60 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019.

58 milliards

C’est, en euros, l’excédent budgétaire record enregistré par l’Allemagne en 2018, selon l’institut Destatis.

159 milliards

C’est, en euros, le retard d’investissement dans les infrastructures accumulé par les communes allemandes, constaté par la banque publique d’investissement KfW, en juillet 2018.

1,5 %

C’est la croissance allemande en 2018, en net recul par rapport aux deux années précédentes (2,2 %).