Au siège de Google à Mountain View, en Californie, le 1er mai. / AMY OSBORNE / AFP

Plusieurs centaines d’employés de Google ont demandé à leur société de ne pas travailler pour les services américains de l’immigration, alors qu’un appel d’offres s’apprête à être lancé par l’Agence des douanes et de protection des frontières (CBP) pour du stockage de données en ligne. Une pétition a été signée par plus de 600 salariés, selon un décompte au soir du mercredi 14 août.

Google est un fournisseur majeur de capacités de calcul, qu’il héberge dans des centres de données via le cloud. « Le fournisseur d’informatique par le cloud qui gagnera le contrat sera celui qui va rationaliser l’infrastructure du CBP et par là, faciliter ses violations des droits humains », affirme la pétition publiée sur Medium.com.

« Il est temps de se rassembler et de dire clairement que nous ne travaillerons pas pour un tel contrat », dit encore le texte, qui demande de maintenir cette position envers les services de l’immigration jusqu’à ce que « cessent leurs violations ».

La pétition exige que le géant de l’Internet, basé dans la Silicon Valley (Californie) s’engage publiquement à ne pas soutenir les agences gouvernementales telles que les Services de l’immigration et des contrôles douaniers (ICE), le Bureau de réinsertion des réfugiés et le CBP.

Intégrité contre profit

En apportant un soutien technologique à ces agences dans le climat actuel, Google « troquerait son intégrité contre un peu de profit », estiment les employés.

« L’histoire nous le montre : il est temps de dire NON maintenant. Nous refusons d’être complices. »

Ceux qui ont signé le texte font valoir que ce serait « inacceptable » d’être le fournisseur de ces agences, compte tenu des pratiques en vigueur à la frontière sud des Etats-Unis.

Microsoft et Amazon pourraient figurer parmi les principaux rivaux de Google sur cet appel d’offres.

En 2018, Google avait abandonné sa candidature à un énorme contrat d’informatique dans le cloud pour le Pentagone, d’un montant pouvant atteindre 10 milliards de dollars (9 milliards d’euros), à la suite d’une manifestation de la part d’employés qui exhortaient l’entreprise à éviter de travailler pour le secteur de l’armement.

Ces dernières années, les employés de la firme ont confronté la société sur des questions telles que le harcèlement sexuel sur le lieu de travail ou la possibilité d’adapter une version de la recherche en ligne pour l’Internet très censuré de la Chine.