L’avion s’est posé en urgence sans le train d’atterrissage dans un champ de maïs à plus d’un kilomètre de la piste de décollage. / STRINGER / REUTERS

Les images captées par un passager montrent des mouettes voler dans les réacteurs de l’avion au moment de son décollage. Un Airbus A321 avec à son bord 233 personnes a dû atterrir d’urgence jeudi 15 août dans un champ de maïs dans la région de Moscou après avoir percuté d’oiseaux, faisant 23 blessés.

L’appareil de la compagnie aérienne russe Ural Airlines « a percuté une volée de mouettes au décollage » de l’aéroport de Joukovski, dans la banlieue de la capitale russe, provoquant « d’importantes perturbations dans le fonctionnement » des moteurs, a expliqué l’Agence fédérale russe de l’aviation Rosaviatsia.

L’équipage a alors décidé d’atterrir d’urgence « dans un champ de maïs (…) à une distance de plus d’un kilomètre de la piste de décollage, sans le train d’atterrissage », a ajouté l’agence. L’avion effectuait un vol à destination de Simféropol, principale ville de la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014 par la Russie. « Aucun incendie ne s’est déclaré à bord de l’avion », ont souligné les autorités.

« C’est un acte héroïque »

Plusieurs vidéos de l’accident ont été publiées par les médias russes :

« Tout s’est passé en quelques secondes (…). Nous avons décollé et puis sommes descendus », a raconté l’une des passagères, Irina Oussatcheva, à la chaîne de télévision publique Rossiya 24.

Tous les passagers et membres d’équipage ont été évacués de l’avion après cet incident qui s’est produit vers 6 h 20 (5 h 20, à Paris). L’incident a finalement fait 23 blessés dont 9 enfants, selon le ministère de la santé russe. Vingt-deux d’entre eux ont reçu une assistance médicale avant d’être renvoyés chez eux, tandis qu’une femme de 69 ans a été hospitalisée.

Самолет A321 сел в поле. Видео с места происшествия.
Durée : 03:54

Les pilotes ont été remerciés dans de nombreux messages sur les réseaux sociaux. « Grâce au professionnalisme de l’équipage et à ses actes coordonnés, l’atterrissage n’a pas abouti à des conséquences tragiques », s’est félicitée la compagnie aérienne Ural Airlines, basée à Ekaterinbourg dans l’Oural.

« L’équipage de la compagnie de l’Oural a fait preuve d’un savoir-faire fantastique et d’une maîtrise de soi », a salué sur Instagram le gouverneur de la région où est basée la compagnie, Evgueni Kouïvachev. Le commandant de bord Damir Ioussoupov, originaire d’Iekaterinbourg, et son équipe « ont sauvé 233 vies. Ce sont des héros », a-t-il encore souligné. « Dans cette situation très difficile, les pilotes ont pris les bonnes décisions. Sans doute, c’est un acte héroïque », a déclaré de son côté dans un communiqué Nikolaï Tsoukanov, représentant du président russe, Vladimir Poutine, dans l’Oural.

« Je suis reconnaissant aux pilotes autant qu’à Dieu, parce que nous avons atterri et parce que nous ne nous sommes pas écrasés », a écrit l’un des passagers sur Twitter. « Tout le monde est vivant ! Le pilote est un génie ! », a déclaré au quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda une autre passagère, Olga, en affirmant que l’atterrissage d’urgence réussi avait été salué par des « applaudissements ».

L’équipage a « aidé à évacuer, se souciait entièrement de nos vies, a rapporté à l’agence de presse RIA Novosti Ekaterina Svetchnikova, une autre passagère. Il me semble que grâce à cela, tout a bien fini pour nous ».

Une enquête a été ouverte après cet incident et une commission spéciale du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), chargé d’enquêter sur les accidents aériens en Russie, a été créée pour en étudier les circonstances.

En mai, l’incendie d’un Soukhoï Superjet 100 après son atterrissage en urgence à l’aéroport Cheremetievo de Moscou avait fait 41 morts. Les enquêteurs avaient pointé du doigt la mise hors service du pilotage automatique par la foudre et de probables erreurs des pilotes ayant conduit à la tragédie.