La vulnérabilité des hommes afro-américains face à la police est désormais chiffrée. Selon une étude de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis publiée vendredi 16 août analysant les décès impliquant des agents de la force publique, environ un Noir sur mille peut s’attendre à mourir aux mains de la police aux Etats-Unis.

Cela rend ce groupe 2,5 fois plus susceptible que les hommes et les garçons blancs de mourir lors d’une rencontre avec des policiers. L’étude démontre également que les hommes et les garçons latinos, les femmes et les filles noires et les hommes, les femmes et les enfants amérindiens sont également tués par la police à des taux plus élevés que leurs pairs blancs. Mais la vulnérabilité des hommes noirs est particulièrement frappante.

Dans le Los Angeles Times, qui rapporte l’étude, un sociologue de l’université de Rutgers précise que ce chiffre rend les Noirs « plus susceptibles d’être tués par la police que de gagner à un jeu à gratter ».

20 fois moins de risque pour les femmes

Pour tous les jeunes hommes, quelle que soit leur couleur, la violence policière était aussi l’une des principales causes de décès entre 2013 et 2018. Pour les hommes et les garçons latinos, le risque est jusqu’à 1,4 fois plus élevé que pour les Blancs. Pour les hommes amérindiens, le risque est de 1,2 à 1,7 fois plus élevé. Dans l’ensemble, le risque que les femmes soient tuées par la police est environ 20 fois moins élevé que celui des hommes.

Malgré tout, il existe des différences selon l’origine ethnique et la race de ces femmes. Les chercheurs ont découvert que les femmes noires ont environ 1,4 fois plus de chances d’être tuées par la police que les femmes blanches. Les Amérindiennes ont entre 1,1 et 2,1 fois plus de chances d’être tuées que leurs homologues blanches.

A l’inverse, parmi les Asiatiques et les personnes originaires du Pacifique, les femmes (et les hommes) sont deux fois moins susceptibles que leurs homologues blancs d’être tués par la police. Et les femmes latinos sont entre 12 % et 23 % moins susceptibles que les femmes blanches d’y être confrontées.

La santé mentale en jeu

Une autre étude publiée l’année dernière avait révélé que les assassinats par la police d’hommes noirs non armés étaient associés à une augmentation des problèmes de santé mentale tels que la dépression et les désordres émotionnels des Noirs vivant dans l’Etat où les meurtres avaient eu lieu.

Le début de la vingtaine est une période particulièrement dangereuse pour les jeunes hommes. Au cours de la période à l’étude, le recours à la force par la police a été à l’origine de 1,6 % de tous les décès d’hommes noirs âgés de 20 à 24 ans.