Alassane Sy dans « Baamum Nafi » (le père de Nafi), de Mamadou Dia, prix du meilleur premier film au 72e festival de Locarno. / Festival de Locarno

Habitué du festival de Locarno, le réalisateur portugais Pedro Costa a reçu le Léopard d’or pour Vitalina Varela. Présidé par Catherine Breillat, le jury de cette 72e édition, qui s’est achevée le 17 août, a également décerné le prix d’interprétation féminine à Vitalina Varela, la figure centrale du film de Pedro Costa, une femme cap-verdienne venue à Lisbonne où son mari est mort.

Le prix d’interprétation masculine est allé au Brésilien Regis Myrupu, pour son personnage de vigile frappé par une mystérieuse maladie, dans A Febre, le premier film de la réalisatrice Maya Da-Rin, tourné à Manaus avec des acteurs non professionnels issus de la communauté tucano. Pa-go (la hauteur de la vague), huis clos policier sur une île, du Coréen Park Jung-bum a été récompensé du prix du jury pendant que celui de la mise en scène allait aux Enfants d’Isadora, du Français Damien Manivel.

Le film sénégalais Baamum Nafi (le père de Nafi), de Mamadou Dia, qui imagine la mainmise d’un groupe fondamentaliste sur une petite ville, a reçu à la fois le prix du meilleur premier long métrage et le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent. Dans cette section, un autre réalisateur africain, le documentariste algérien Hassen Ferhani, déjà remarqué pour Dans ma tête un rond-point, a reçu le prix du cinéaste émergent pour 143 rue du Désert, portrait de Malika, une femme âgée qui tient seule un café aux portes du Sahara.

Enfin le prix du public, décerné après le vote des spectateurs des projections en plein air de la Piazza grande est allé au film français Camille, de Boris Lojkine, qui retrace les derniers mois de la vie de la photographe française Camille Lepage, tuée dans un accrochage en Centrafrique.