Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, lundi 19 août au fort de Brégançon. / GÉRARD JULIEN / AP

Il est arrivé dans un hélicoptère aux couleurs de la Russie. Vladimir Poutine a été reçu, lundi 19 août, par Emmanuel Macron dans la résidence d’été du chef de l’Etat français, au fort de Brégançon (Var). Le président russe avait été invité pour un entretien bilatéral avant le sommet du G7, qui se déroulera sans la Russie à la fin de la semaine en France.

En fin d’après-midi, les deux chefs d’Etat ont donné une conférence de presse, qui a permis d’aborder plusieurs thématiques d’actualité pour les deux nations. Multipliant les signes de bonne volonté pour détendre les relations entre la Russie et l’Europe, notamment sur l’Ukraine, les deux présidents n’ont toutefois pas esquivé leurs contentieux sur la Syrie ou sur la répression des manifestations d’opposition.

  • Pour Macron, la Russie « est européenne »

L’état des relations entre la Russie et l’Union européenne était évidemment un des enjeux forts de cette rencontre. Le président Emmanuel Macron a plaidé pour un rapprochement des deux puissances, appelant à retrouver la « confiance » dans un ordre international en « recomposition ».

Malgré « les malentendus des dernières décennies, les débats sur la relation avec l’Occident », la Russie « est européenne » et « nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l’Union européenne et la Russie », a déclaré le chef de l’Etat français en recevant son homologue russe

  • Manifestations à Moscou : Poutine tacle Macron et les « gilets jaunes »

Vladimir Poutine, le 19 août au fort de Brégançon. / Gerard Julien / AP

Malgré cette main tendue par Emmanuel Macron, Vladimir Poutine n’a pas manqué de tacler le président français sur sa gestion de la crise sociale des « gilets jaunes ». Interrogé sur la répression des manifestations de l’opposition observées depuis plusieurs semaines en Russie, Vladimir Poutine a déclaré que les autorités russes agiraient pour que les manifestations d’opposants à Moscou restent dans le « cadre de la loi » et qu’il voulait éviter une « situation telle que celle des “gilets jaunes” » en France. « Nous ne voulons pas d’une situation similaire » à celle qui a récemment prévalu à Paris, a martelé Vladimir Poutine.

  • Sur l’Ukraine, Paris veut une réunion à quatre « dans les prochaines semaines »

Le dossier ukrainien a été l’un des premiers abordés au cours de cette conférence de presse. Emmanuel Macron a plaidé pour un sommet à quatre – Russie, Ukraine, Allemagne, France – « dans les prochaines semaines », estimant qu’il y avait un « vrai changement » dans les relations entre Kiev et Moscou. 

De son côté, Vladimir Poutine a évoqué « un optimisme prudent » sur le dossier des régions séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine après ses contacts avec le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Il y a des choses qui sont dignes de discussions et qui provoquent un optimisme prudent », a commenté lapidairement le chef d’Etat russe.

  • Le sort de la ville syrienne d’Idlib continue de diviser France et Russie

Le président français a exhorté lundi le régime de Damas et son allié russe à respecter le cessez-le-feu décrété dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. « Il est impérieux – nous y tenons beaucoup et nous aurons l’occasion d’en parler – que le cessez-le-feu décidé et acté à Sotchi [en Russie] soit vraiment respecté », a-t-il déclaré.

En réponse, Vladimir Poutine a répondu par une fin de non-recevoir, rappelant que la Russie « soutenait l’armée syrienne » dans son combat contre les « menaces terroristes ».

  • « Aucun risque » après l’explosion sur une base de missiles russe

Emmanuel Macron et Brigitte Macron accueillent Vladimir Poutine, le 19 août au Fort de Brégançon. / Gerard Julien / AP

Pressé d’éclaircir la situation sur la crainte d’une contamination radioactive après l’explosion sur une base de lancement de missiles dans le Grand Nord russe, le 8 août, qui a fait cinq morts, Vladimir Poutine a affirmé qu’il n’y avait « aucun risque et aucune augmentation du niveau de radiation ». « Nous avons envoyé des experts sur place et ils contrôlent la situation » a-t-il ajouté. « Des mesures préventives ont été prises afin que rien d’inattendu ne puisse se produire ».

Le 15 août, les autorités norvégiennes de sûreté nucléaire avaient rapporté avoir détecté d’infimes quantités d’iode radioactif dans la région frontalière avec la Russie dans les jours qui ont suivi cette explosion.

  • Macron se rendra à Moscou en mai 2020 pour le 75e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé qu’il se rendrait à Moscou en mai 2020 pour assister aux célébrations en Russie du soixante-quinzième anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie. « Je suis reconnaissant » à Emmanuel Macron d’avoir accepté cette invitation, a renchéri Vladimir Poutine, les Russes accordant la plus haute importance à ces commémorations qui ont été boudées par les Occidentaux depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014.