Bracelets en ivoire. / Ann Wang / REUTERS

Une Espagnole a été arrêtée dimanche soir 18 août à l’aéroport de Nairobi, au Kenya, parce qu’elle portait un bracelet en ivoire, quatre jours après l’interpellation d’une touriste française pour le même motif, a-t-on appris lundi auprès du Service kényan de la faune (KWS). Maria Pich-Aguilera, 50 ans, encourt une peine de douze mois de prison ou une amende d’un million de shillings (8 750 euros) pour possession illégale d’ivoire.

Le Service kényan de la faune a précisé qu’elle avait été arrêtée à l’aéroport international Jomo-Kenyatta « avec un bracelet en ivoire pesant 25 grammes », avant de prendre un vol de Nairobi vers Dar es-Salaam, en Tanzanie.

Mercredi 14 août, une Française avait également été arrêtée à l’aéroport, alors qu’elle se rendait à Mayotte, pour la possession d’un bracelet en ivoire. Elle avait plaidé coupable et acquitté le montant de l’amende d’un million de shillings. « C’est peut-être légal dans d’autres pays, mais pas ici. C’est ce qui conduit les braconniers à répondre à la demande d’ivoire », a expliqué un responsable du Service kényan de la faune, qui a requis l’anonymat.

Un commerce quasi interdit en 1989

Après des décennies de braconnage qui a fait passer la population d’éléphants de plusieurs millions au milieu du XXe siècle à quelque 400 000 en 2015, le commerce de l’ivoire a été quasiment interdit en 1989.

Des experts et responsables politiques de plus de 180 pays sont actuellement réunis à Genève pour renforcer les règles du commerce de l’ivoire, des cornes de rhinocéros et d’autres végétaux et animaux menacés de disparition. Cette conférence, qui se réunit tous les trois ans, va examiner plusieurs propositions concernant les éléphants d’Afrique.

Plusieurs Etats d’Afrique centrale, occidentale et orientale plaident pour l’inscription des éléphants à l’Annexe I (la plus protectrice) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), ce qui signifierait l’interdiction totale de toute vente d’ivoire.

A l’inverse, plusieurs pays d’Afrique australe, où les populations d’éléphants sont plus importantes et mieux protégées, réclament le droit de vendre des stocks d’ivoire enregistrés leur appartenant, affirmant que cela pourrait satisfaire la demande qui encourage le braconnage.