Un agent de santé dans un centre de Médecins sans frontières, à Goma, dans l’est de la RDC, le 4 août 2019. / Baz Ratner / REUTERS

Les autorités sanitaires congolaises ont indiqué lundi 19 août avoir enregistré un nouveau décès des suites de la fièvre hémorragique Ebola dans la province du Sud-Kivu, la troisième à être touchée par l’épidémie dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Un enfant de 7 ans est mort dimanche d’Ebola », près de Chowe, dans le territoire de Mwenga, a déclaré le docteur Claude Bahizire, responsable de la communication à la direction provinciale de la santé du Sud-Kivu. « Deux autres cas suspects, deux femmes, ont été détectés et sont admis au centre de transit de Bukavu », capitale du Sud-Kivu, a-t-il ajouté. D’après le docteur Bahizire, les deux patientes « étaient en contact avec la femme qui est décédée la semaine passée lors de son passage à Bukavu pour Mwenga ».

Le Sud-Kivu est la troisième province à être touchée par l’épidémie d’Ebola déclarée le 1er août 2018 dans la province voisine du Nord-Kivu (Beni, Butembo, Katwa), avant de s’étendre marginalement vers celle de l’Ituri (nord-est). La ville de Goma a également enregistré des cas d’Ebola depuis mi-juillet.

Un taux de létalité très élevé

Depuis une année, la maladie a fait 1 934 morts et 862 personnes ont été déclarées guéries, selon les derniers chiffres publiés par les autorités dans un bulletin daté de dimanche. Le ministère de la santé a annoncé qu’« une nouvelle zone de santé a été affectée au Nord-Kivu ». Un cas confirmé d’Ebola a été enregistré à Pinga, dans le territoire de Walikale (centre de la province du Nord-Kivu), a-t-il indiqué sans plus de détails.

L’épidémie d’Ebola, qui se transmet par contacts humains directs et étroits et dont le taux de létalité est très élevé, a longtemps été cantonnée dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Les deux premiers cas dans la province du Sud-Kivu (un décès et un cas confirmé) ont été signalés vendredi.

L’épidémie dans l’est de la RDC (la dixième sur son sol depuis 1976) est la deuxième plus importante dans l’histoire de la maladie après celle qui a tué près de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2013-2014. Le virus est transmis à l’homme par certains animaux sauvages, puis entre humains via les fluides corporels d’une personne malade.

Les efforts de la riposte sont régulièrement perturbés par l’insécurité dans une zone infestée par de nombreux groupes armés, mais aussi par des résistances communautaires : déni de la maladie, non-respect des mesures sanitaires spécifiques (enterrement sécurisé des victimes notamment).