Une « blockchain africaine », un système « infalsifiable » et « totalement transparent »… Depuis le début de l’été, l’humoriste polémique Dieudonné M’Bala M’Bala fait activement la promotion d’un projet de cryptomonnaie, baptisée « zynecoin ». Dans plusieurs vidéos publiées sur sa chaîne YouTube, il dit son enthousiasme pour ce projet de monnaie présenté en partie comme caritatif – une partie des éventuels bénéfices générés par le projet seront reversés aux pays d’Afrique, promet-il. Les internautes sont incités à acheter des zynecoins à un tarif « promotionnel » de 0,45 dollar, en attendant le lancement officiel de la monnaie et une envolée promise du cours.

Dieudonné, condamné en juillet à deux ans de prison pour fraude fiscale, abus de biens sociaux et blanchiment, s’est associé pour ce projet à un entrepreneur, Karim Benabdelkader. Comme le notent des enquêtes du collectif StopHateMoney et de Capital, l’homme est sous le coup d’une interdiction de diriger une entreprise en France depuis 2012, après la faillite d’une société qu’il dirigeait et qui a laissé une ardoise de 1 million d’euros. Ce qui ne l’empêche pas de pronostiquer, dans une vidéo publiée durant l’été avec Dieudonné, que le cours du zynecoin atteindra 400 dollars d’ici à trois ans – soit une plus-value de 80 000 % pour les investisseurs…

Non-respect des règles de base

Des chiffres qui sont bien sûr trop beaux pour être vrais. Capital liste par ailleurs une longue liste d’éléments plus que douteux concernant le projet : documentation absconse, éléments techniques non fournis, siège au Maroc – où les paiements en cryptomonnaies sont illégaux –, non-respect des règles de bases imposées par les législations contre le blanchiment d’argent…

L’humoriste et l’entrepreneur promettent une mise sur le marché de la cryptomonnaie en novembre. Pour l’heure, les seules personnes qui conseillent d’investir dans le zynecoin sont des youtubeurs proches de Dieudonné, notait en juin StopHateMoney.