Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, à Niamey, le 6 juillet 2019. / ISSOUF SANOGO / AFP

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Niger a dévoilé, vendredi 16 août, le calendrier des prochaines élections : le premier tour de la présidentielle, couplé aux législatives, aura lieu le 27 décembre 2020, tandis que les élections municipales et régionales se tiendront le 1er novembre. Le second tour éventuel du scrutin présidentiel se tiendra le 20 février 2021. L’annonce a été faite par le président de la CENI, Issaka Souna, lors d’un point de presse.

Les élections municipales et régionales ont été sans cesse reportées depuis 2016. Ces scrutins avaient initialement été fixés au 9 mai 2016 mais ont subi de nombreux reports que les autorités ont justifiés par « la saison des pluies » ou « la nécessité impérieuse » d’élaborer « un fichier électoral biométrique ». Pour permettre aux mairies de fonctionner, les mandats des élus locaux, qui ont expiré depuis 2016, sont prolongés tous les six mois par le gouvernement grâce à une loi votée par le Parlement.

« Tout sera mis en œuvre pour rester dans les délais constitutionnels et légaux dans l’organisation des scrutins », a assuré Issaka Souna. Depuis deux ans, l’opposition refuse de siéger à la CENI et conteste le nouveau code électoral adopté en juin par le Parlement.

Trafic de bébés

Pour l’élection présidentielle, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au pouvoir, a investi en mars le ministre de l’intérieur, Mohamed Bazoum, 59 ans. L’actuel président, Mahamadou Issoufou, 67 ans, réélu en mars 2016 pour un deuxième et dernier quinquennat, a assuré qu’il ne modifierait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat.

L’opposant en exil Hama Amadou, 69 ans, a été désigné début août candidat à la présidentielle par le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal parti d’opposition, toutefois divisé en deux factions. Il était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, derrière le président Issoufou. M. Amadou, qui vit en exil depuis 2016 à l’étranger, risque de se voir écarter de l’élection pour avoir été condamné à un an de prison dans une affaire de trafic international de bébés, qu’il dénonce comme une machination politique.

Deux autres poids lourds sont déjà dans la course à la présidentielle. Seïni Oumarou, 69 ans, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), de l’ex-président Mamadou Tandja, renversé par un putsch militaire en 2010, a été investi comme candidat fin mars. Mahamane Ousmane, 69 ans, opposant et ex-président de 1993 à 1996, a également annoncé sa candidature. MM. Oumarou et Ousmane étaient arrivés respectivement troisième et quatrième au scrutin de 2016, dont ils avaient contesté la régularité.